Qu’il s’agisse de féverole, pois ou lupin, la variabilité des rendements est importante. Comment les stabiliser, voire les améliorer ? L’idée testée en Bretagne Pays de Loire par le pôle agronomique ouest est de semer un protéagineux à une dose normale avec une faible quantité de céréale ( 30% de la dose en céréale pure en culture d’hiver, et 20% en culture de printemps). Autrement dit d'utiliser la céréale comme une "plante de service" en ayant notamment un meilleur pouvoir couvrant de l'asssociation et donc une meilleure maîtrise des adventices. « Nous avons testé uniquement des associations binaires - une céréale et un protéagineux- , pour pouvoir vendre le grain auprès des collecteurs bios », précise Aurélien Dupont de la chambre d’agriculture du Finistère. Les trois années d’essais menés en micro-parcelles et en bandes permettent de dégager des tendances.
Maîtrise des adventices : les résultats de l'association suont dans la très grande majorité des cas positifs. Sur cultures d’hiver, le triticale, le seigle et l’avoine donnent les meilleurs résultats. Sur cultures de printemps, ce sont l’orge et l’avoine qui sont les plus efficaces pour réduire la pression des adventices. Quelle que soit la période de semis, les associations avec l’avoine donnent le meilleur résultat. Le blé a été testé mais il est moins vigoureux.
Mâturité : les cycles du pois de printemps et du lupin bleu conviennent bien en terme de mâturité au cycle de l’orge. Les lupins bleus et la féverole s’associent bien avec l’avoine de printemps.
Impact sur le rendement : Les associations ne baissent pas le rendement de la féverole de manière significative. Le pois est plus sensible à la concurrence mais la céréale a un effet tuteur important en cas de verse: « en Bretagne où l'on est confronté à des problèmes de verse, le pois tient debout plus longtemps, et on est en capacité de le récolter. ». Avec le lupin, il y a une légère baisse de rendement par rapport au lupin pur, mais la céréale permet de compenser en cas de faible rendement du protéagineux.
Sécurisation de la production : Globalement modéré, l’effet ressortira lors d’accidents de culture d‘attaques d’oiseaux par exemple. Lorsque le protéagineux est développé, la céréale peine à faire du rendement. Son expression est plus d’autant plus forte que la biomasse du protéagineux est faible.
Maladies : « nous avons encore des soucis au niveau de leur gestion, car il y a beaucoup de biomasse. La simple barrière physique de la céréale ne suffit pas. L’idée est de réduire la densité du protéagineux, mais il faut trouver le bon équilibre pour ne pas pénaliser le rendement. » Des essais sont menés en semant les protéagineux à 70% de la dose normale.