Raccourcir l’intervalle de traite impacte peu la production
L’intervalle entre les traites du matin et du soir est souvent compris entre 10 et 11 heures. Il peut être réduit à 6 h 30, sans impact majeur sur la production ni la qualité du lait.
L’intervalle entre les traites du matin et du soir est souvent compris entre 10 et 11 heures. Il peut être réduit à 6 h 30, sans impact majeur sur la production ni la qualité du lait.
La traite est une astreinte qui génère une amplitude horaire importante. Mais il est possible de la réduire sans effet négatif notable sur la production, la santé mammaire ou le bien-être des vaches. C’est en tout cas ce qui ressort d’un suivi mené pendant deux hivers consécutifs — 2015-2016 et 2016-2017 — sur la ferme expérimentale de Trévarez (29). L’essai a comparé les résultats de deux lots de 30 Prim’Holstein, traites avec un intervalle de 6 h 30 ou 10 h entre le matin et le soir. Les vaches en intervalle court étaient traites à 9h et 15h30, celles à intervalle classique à 7 h et 17 h.
En début d’essai, les laitières, à 90-100 jours de lactation, avaient un niveau de production moyen d’environ 30 kg/jour. Sur les 12 semaines de suivi, les vaches traites à intervalle court ont produit, en moyenne, 1 kg de lait en moins par jour que les vaches traites à intervalle classique. L’incidence sur la production est donc limitée. “De plus, remarquent les auteurs de l’étude, la baisse de production observée était surtout importante en début d’essai et tendait à diminuer au fur et à mesure du déroulement de l’essai. On peut donc se demander si l’écart de production constaté se serait maintenu si l’essai s’était poursuivi.”
Un essai pendant deux hivers sur la ferme de Trévarez
Aucun effet négatif n’a été observé au niveau des cellules ni des mammites. “Nous n’avons pas non plus constaté davantage de pertes de lait pour les vaches traites à intervalle court en journée et qui se retrouvaient avec un intervalle nuit allongé à 17h30.” Et la réduction de l’intervalle entre les traites de jour n’a pas impacté les taux. “Par contre, pour les veaux nourris au lait entier, le taux butyreux de la traite du soir peut être plus élevé que celui de la traite du matin.”
Pour les techniciens d’élevage qui ont pratiqué les deux intervalles, le rapprochement des traites du matin et du soir n’a pas posé de souci particulier, les animaux se sont facilement et rapidement habitués aux changements lorsqu’ils sont passés en intervalle court ou repassés en intervalle classique. C’est donc une technique qui peut être utilisée pour réduire l’amplitude horaire de la journée et faciliter l’embauche d’un salarié ou permettre de se dégager du temps, en début ou en fin de journée.