Préparation au vêlage : peut mieux faire !
Une enquête dans le Rhône révèle qu’un tiers seulement des élevages préparent les vaches au vêlage en lot jusqu’à leur mise bas, et 23 % distribuent une ration spécifique.
Une enquête dans le Rhône révèle qu’un tiers seulement des élevages préparent les vaches au vêlage en lot jusqu’à leur mise bas, et 23 % distribuent une ration spécifique.
« Après trente ans de conseil, où en sommes-nous dans la gestion des vaches taries ? », questionne Alexandre Batia, conseiller au SPEL (Organisme de conseil élevage du Rhône). Pour en avoir le cœur net, les conseillers ont mené l’enquête auprès de 84 fermes laitières du Rhône. Les pratiques ont bien évolué mais la situation reste assez contrastée. Ainsi, 80 % des vaches taries sont conduites en dehors du troupeau. Ce qui est plutôt positif. Les 20 % restants sont des troupeaux à petits effectifs qui souvent ne peuvent pas les séparer. En revanche, seulement 62 % des élevages font « une préparation au vêlage digne de ce nom » et 18 % rentrent les vaches dans le troupeau sans préparation, en moyenne onze jours avant le vêlage. « Depuis trente ans que nous portons ce discours, nous devrions être à 90 % de préparation », regrette Alexandre Batia. Et parmi ceux qui font une préparation, un peu plus de la moitié conduisent les vaches taries à part du troupeau jusqu’au vêlage tandis que les autres les préparent dans une case spécifique puis les rentrent dans le troupeau des laitières dix jours avant la mise bas. Si elle ne pose pas de problème sur le plan alimentaire (maîtrise du déficit énergétique), cette dernière pratique est source de stress pour la vache qui va mettre bas, prévient le conseiller.
Ration spécifique ou ration des VL
Les pratiques sont mitigées également quant à la ration de préparation au vêlage. Parmi les 52 élevages qui préparent les vaches taries à leur future lactation, 19 distribuent une ration spécifique avec maïs ensilage et foin, 18 donnent de la ration des VL et du foin, 10 les refus et du foin et, enfin, 5 de l’ensilage d’herbe et de foin. Les résultats (alertes TP, reproduction et production) sont meilleurs dans le premier cas et un peu inférieurs dans le deuxième. Mais Alexandre Batia se veut pragmatique : « il vaut mieux distribuer la ration des laitières, si c’est plus facile à réaliser en termes de main-d’œuvre et de faisabilité, plutôt que de mal faire la préparation recommandée avec une ration spécifique. Mais attention de ne pas donner une ration des VL comportant de la luzerne, riche en calcium, ou du bicarbonate pour ne pas avoir une Baca positive ». Quant à la distribution des refus et à une ration avec ensilage d’herbe et foin insuffisamment concentrée en énergie, elles sont à proscrire car elles donnent de très mauvais résultats.
« On oublie les vaches taries »
Le conseiller invite aussi à être vigilant sur les quantités ingérées et le niveau énergétique de la ration des vaches en préparation au vêlage, eu égard notamment au foin. Et, là, il y a des progrès à faire. Plus de 77 % des éleveurs déclarent ne pas analyser le foin alors qu’ils le font systématiquement pour les ensilages, et 21 % seulement disent peser les quantités distribuées aux vaches taries, mais seulement le maïs ensilage, la ration des VL et le concentré. Le foin passe à la trappe. Pourtant, il est une composante importante de la ration des taries : il fait l’encombrement – il en faut 6 à 7 kg/j – et il doit être de très bonne qualité (550 de NDF) et appétent. « Nous avons tellement l’œil sur les vaches en production qu’on en oublie les vaches taries. Il faut analyser le foin, le trier et contrôler l’ingestion », martèle le conseiller.
Le saviez-vous ?
Une vache tarie se couche durant :
Du confort pour la vache tarie
L’enquête révèle que 61 % des éleveurs logent leurs vaches taries en aire paillée, alors que 60 % des vaches en lactation sont en logettes. Un réel effort pour donner le meilleur confort aux vaches pleines. À un bémol près : elles disposent d’une surface de 8,5 m2 par vache alors qu’il est plutôt recommandé 10 m2.