Plus d'investissements dans les fromages
Dans le monde, "les investissements déclarés des transformateurs pour 2017 et début 2018 sont moins orientés sur les ingrédients secs (0,6 milliard € sur 2017) et davantage sur les fromages (1,3 Md)", a pointé Benoît Rouyer, économiste au Cniel, lors des dernières journées Marchés mondiaux. Et les montants totaux sont moins élevés que sur la période 2012 à 2014 (3 à 3,6 Md par an). Il y a une surreprésentation de l'Europe et de l'Amérique du Nord. "Ces données déclarées et rendues publiques ne sont que la partie émergée de l'iceberg. Beaucoup de projets sont tenus secrets et ne font pas l'objet d'une communication publique", nuance Benoît Rouyer. Ceci dit, elles apportent un éclairage sur les tendances.
Ainsi, l'étape de modernisation et d'augmentation des capacités avec de gros projets en ingrédients secs est passée. Place aujourd'hui à la recherche de valeur ajoutée (critère chiffre d'affaires/volume). Même Fonterra, la coopérative néo-zélandaise, s'y met.
Le végétal comme relais de croissance
Cela passe aussi par des investissements dans l'univers du végétal : boissons, ultrafrais, desserts glacés, faux fromages... des gammes sophistiquées sont proposées par beaucoup de transformateurs laitiers : General Mills (co-détenteur de Yoplait), Haägen Dazs, Danone, Granarollo (Italie), Hochland (Allemagne), Agrial... "Avant, les substituts végétaux ciblaient des populations à faible pouvoir d'achat, aujourd'hui, c'est l'inverse !"
Entre 1996 et 2016, le nombre de groupes qui génèrent un chiffre d'affaires supérieur à 3 milliards de dollars est passé de 11 à 32 : 22 privés et 10 coopératives. Et leur implantation géographique s'est diversifiée : en plus de l'Europe de l'Ouest et des USA, de grands groupes canadiens, du Moyen Orient, d'Inde, de Chine... ont émergé.