Nutri-Score : Comment sera noté le lait de consommation ?
Santé public France répond aux questions de Réussir Lait concernant le changement de catégorie du lait liquide pour le calcul de son Nutri-Score, ainsi que le changement d’algorithme.
Santé public France répond aux questions de Réussir Lait concernant le changement de catégorie du lait liquide pour le calcul de son Nutri-Score, ainsi que le changement d’algorithme.
La filière laitière s’inquiète et s’interroge suite à la recommandation du comité scientifique du Nutri-Score réunissant des représentants de sept pays dont la France de passer le lait de consommation de la catégorie aliment à la catégorie boisson. L’interprofession laitière se demande pourquoi ce changement, alors que le lait est essentiellement utilisé comme ingrédient culinaire. Elle s’émeut des conséquences. « Un lait demi-écrémé passerait d’une note A à une note B et un lait entier passerait de B à C », indique le Cniel. En effet seule l’eau est une boisson indispensable et est notée A.
Pourquoi ce changement de catégorie d'aliment vers boisson pour le lait de consommation ?
Pour Santé public France, « d’un point de vue physiologique, le lait et les boissons lactées ont des caractéristiques proches des autres boissons, notamment en termes de viscosité. Ils ont un caractère liquide et leur contenu nutritionnel est dilué ».
L’organisme rappelle aussi que l’algorithme de la catégorie aliment ne permet pas une différenciation suffisante entre les boissons lactées selon la teneur en sucres. « Concernant le lait, la classification actuelle dans les aliments solides ne permet pas non plus de différencier les différents types de lait (écrémé, demi-écrémé, entier) selon le contenu en matières grasses alors que de nombreux pays recommandent de privilégier la consommation de laits moins riches en matières grasses. »
Le Nutri-Score du lait demi-écrémé baissera t-il ?
Santé public France estime que pas vraiment. Il rappelle un problème de l’algorithme actuel du Nutri-Score : un effet de seuil sur la teneur en protéines. « La majorité des laits demi-écrémés étaient déjà classés Nutri-Score B, mais une partie des laits est passée en Nutri-Score A avec une modification mineure de la teneur en protéines affichée sur l’emballage (de 3,2g à 3,3g de protéines aux 100g). »
Le lait demi-écrémé aura-t-il la même note qu’un soda sans sucre ?
Santé public France estime que non. Il souligne que les laits écrémé et demi-écrémé natures seront bien notés dans la catégorie boisson : B. « Les boissons type coca 0% seront majoritairement classées en C ».
Comment sera évalué le Nutri-Score des yaourts à boire ?
Le Comité du Nutri-Score conclut que « les laits fermentés à boire, ayant une composition nutritionnelle proche des laits aromatisés, doivent être considérés comme des boissons ». En outre, « l’algorithme pour les aliments n’apparait pas adapté pour ces produits liquides ayant un contenu nutritionnel plus dilué que les versions solides ». Une modification de l’algorithme pour les boissons a toutefois été réalisée afin de « mieux tenir compte de la teneur en protéines des yaourts à boire et améliorer leur discrimination sur l’échelle du Nutri-Score. Ainsi, la classification des yaourts à boire s’étend de B à E selon la teneur en sucres ».
Santé public France pointe que « l’offre alimentaire en France en yaourts à boire apparait particulièrement riche en sucres par rapport à d’autres pays européens. Par exemple, aux Pays-Bas, les yaourts à boire sont à 32 % notés B (contre 10 % en France) et 31 % en C (contre 7 % en France). » L’organisme espère donc que le nouveau système de Nutri-Score encouragera des efforts de reformulation par les opérateurs français.
Un délai de 2 ans à partir de 2024
Santé public France rappelle que ces modalités de calcul seront appliquées début 2024, avec un délai de deux ans laissé aux opérateurs pour se mettre en conformité.
Définition
Pour le Nutri-Score, l’algorithme se base sur les données de la déclaration nutritionnelle obligatoire (tableau au dos des emballages) : calories, acides gras saturés, sucres, sel, protéines ; ainsi que sur la teneur en fibres et en fruits, légumes et légumes secs. Les vitamines et minéraux ne sont pas pris en compte.