Vente directe : « Nos clients nous soutiennent »
François Gilard, en EARL dans le Puy-de-Dôme, en vente directe, espère que ses nouveaux clients resteront fidèles après la crise.
François Gilard, en EARL dans le Puy-de-Dôme, en vente directe, espère que ses nouveaux clients resteront fidèles après la crise.
Fin mars, les deux associés de la Ferme des terres creuses ont eu des sueurs froides en entendant que la laiterie qui collecte leur lait bio (120 000 litres) comptait passer en collecte de quatre jours au lieu de deux jours. « Finalement, toutes les collectes ont été maintenues jusqu'à présent [14 avril] », témoigne François Gilard, un des associés.
L'exploitation (40 vaches laitières, 50 vaches allaitantes, poules pondeuses) a aussi une activité de transformation et de vente directe qui valorise environ 20 000 litres de lait. Heureusement, la ferme n'est pas trop dépendante de la restauration hors foyer (RHF) pour les produits laitiers et ne fait pas les marchés. « Nous avons un gros réseau de commercialisation via des Amap, des clients en direct, des épiceries, des magasins bio et autres commerces de proximité. Nous comptons environ 1 000 clients », plante François Gilard.
Des ventes en hausse en lait et yaourts
Ceci dit, avec les mesures sanitaires, il a fallu s'adapter pour les livraisons principalement, du fait de modifications d'horaires. « Des mairies appellent les producteurs locaux pour leur proposer des points de livraison, avec une date et une plage horaire, pour que les gens des communes concernées ou aux alentours qui ont précommandé par mail puissent venir chercher leurs paniers et colis. »
Pour la Ferme des terres creuses, comme pour les autres producteurs en Amap, les ventes sont en hausse. « Nos plus fortes croissances concernent les œufs et le lait cru, d'environ 30 à 40 %. Mais les yaourts et les colis de viande fonctionnent aussi très bien », souligne François Gilard. Mais surtout, les éleveurs pensent à l'avenir. « Nous espérons garder contact avec une partie des communes et de leurs habitants pour continuer à les approvisionner en produits frais et locaux. Nous leur disons : “ne nous oubliez pas après la crise”. »
Pour transformer davantage, répondre aux demandes des clients, et dans le cas où les jours de collecte viendraient à s'espacer, les éleveurs ont précipité leur projet, en partenariat avec un fromager, de créer un fromage pour ne pas jeter le lait.
La plus grosse satisfaction des éleveurs, c'est le soutien de leurs clients. « Ils nous proposent parfois leur aide, comme faire office de point relais ou participer ponctuellement aux travaux sur la ferme. Nous avons reçu quelques messages : “Merci d'être là”, “Merci de continuer”. Moralement, ça nous soutient ; on se sent moins seul. »