Monotraite : les conseils avant de se lancer
Si une réflexion économique s’impose avant le passage en monotraite, voici quelques conseils pour préparer la transition.
Si une réflexion économique s’impose avant le passage en monotraite, voici quelques conseils pour préparer la transition.
Évaluer l’impact sur le chiffre d’affaires
La monotraite a un effet positif sur le prix du lait grâce à l’augmentation des taux. Mais aussi un impact négatif sur le volume produit. Les essais à la ferme expérimentale de Derval ont montré une baisse de 3 % des volumes produits en cas de simple suppression de la traite du dimanche soir, grimpant à 25 % en cas de suppression d’une traite par jour sur toute la lactation.
La mise en place d’une monotraite sur plusieurs mois ou toute la lactation doit être associée à une réflexion technique et économique. Si le cheptel peut être agrandi sans investissement ou augmentation des charges de structure, si le coût alimentaire est maîtrisé avec une forte limitation de la complémentation, les essais de la ferme expérimentale de Trévarez montrent que les résultats économiques peuvent être préservés.
Partir d’une situation cellulaire saine
La situation cellulaire est le principal point de vigilance technique lors de la mise en place de la monotraite. Elle n’est pas une cause de dégradation du taux cellulaire, mais un facteur aggravant. Il est donc important de démarrer avec une situation cellulaire la plus saine possible et mettre en place des mesures préventives. Un démarrage lorsque les vaches dorment en pâture au printemps évitera les pertes de lait dans le bâtiment. Il est parfois nécessaire d’adapter le protocole de soins et les produits de traitements des infections.
Une ration économe
La marge sur coût alimentaire doit être nécessairement optimisée pour faire face à la baisse de chiffre d’affaires. Un système de ration économe basé sur le pâturage et des quantités faibles de concentrés permet de limiter l’impact économique de la baisse des volumes livrés. La monotraite optimise les temps de trajets pour faire pâturer des surfaces accessibles souvent plus éloignées du siège d’exploitation. Autres atouts, elle permet également un meilleur état d’engraissement des vaches et facilité la reproduction en vêlages groupés.
Sélectionner les animaux
Si la technique s’adapte à toutes les races, il est possible de sélectionner les femelles qui réagissent le mieux à la monotraite, notamment sur le niveau cellulaire et la production laitière. Certains pays disposent d’ailleurs d’index spécifiques monotraite pour choisir les reproducteurs.
Stéphane Boulent et Isabelle Pailler
Repères
Une étape avant le passage à la monotraite annuelle peut-être une pratique de la monotraite partielle, sur une période de l’année.