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Marché à terme : la balle est dans le camp des industriels

La société de courtage INTL-FCStone a organisé à Paris une conférence pour mettre en avant l'intérêt du marché à terme des produits laitiers.

Des coopératives laitières européennes commencent à utiliser le marché à terme pour gérer la volatilité sur une partie de leur volume. C’est ce qu’a montré la conférence organisée le 28 novembre dernier par INTL-FCStone, une société de courtage financier présente dans le monde entier qui détient la quasi-totalité des parts de marchés en produits laitiers sur l’EEX(1). « Nous ne pouvons que fournir une plateforme, à vous de faire qu’elle fonctionne », a plaidé Peter Blogg, responsable matières premières agricoles à l’EEX, aux industriels laitiers et aux acheteurs (industriels de la biscuiterie....) présents, en annonçant le lancement d'options (put et call) sur le beurre et la poudre en 2020.

Fixer le prix du lait sur une partie du volume

« Le marché à terme sert à fixer un prix à l’avance, et donc à fixer sa marge, pas à gagner de l’argent », a rappelé Stefan Nether, responsable marchés laitiers Europe. Dans le Nord de l’Allemagne, la coopérative NordSee Milch (225 millions de litres) est l’une des premières à s’y être intéressée dès 2013 (avec Eurex). Tous les mois, elle fait à ses 210 éleveurs des propositions de prix mois par mois sur douze mois via une plateforme informatique. Les éleveurs se positionnent ou non deux jours plus tard, le troisième mercredi du mois. Les jeudi et vendredi, le courtier place les volumes demandés sur le marché à terme (en beurre et poudre), et les éleveurs sont informés par mail le vendredi du prix obtenu. Ils peuvent sécuriser au maximum 50 % du lait livré (plafonné à 1 Ml par an en phase de lancement). La plupart prennent des positions à 3-6 mois. C’est ce type de fonctionnement que Sodiaal proposera au printemps prochain. D’autres coopératives allemandes sont présentes sur EEX : Hochenlohe (1 200 producteurs), Müller, DMK...

Gérer la volatilité du beurre-poudre

En Belgique, Solarec, filiale de la Laiterie des Ardennes(2) vient de se lancer mi-novembre. Elle transforme 1,3 milliard de litres de lait en poudre, beurre et lait UHT. Geoffrey Paulus a expliqué les raisons de cette stratégie. « Jusqu’à présent, le prix du lait est fixé le mois suivant en fonction des ventes réalisées à long terme (avec des contrats indexés ou à prix fixe avec nos clients) et à court terme (contrats spot). Cela nous amène tous les jours à spéculer sur l’évolution du marché, et cette spéculation est répercutée directement sur nos producteurs : ils portent tout le risque, a-t-il résumé. Au final, nous ne trouvons pas toujours un client prêt à accepter nos conditions. Car Il y a un gros décalage dans le marché : nous avons envie de vendre quand les cours sont hauts, et nos acheteurs préfèrent acheter quand les cours sont bas. Le marché à terme (NDLR : quand il fonctionne bien) permet d’absorber ce décalage. » Dans un marché avec un potentiel de baisse, il permet de sécuriser le prix à un prix estimé acceptable pour les producteurs. Dans un marché avec un potentiel de hausse, il permet d’aller chercher de la valeur supplémentaire. « Ce sont les administrateurs de la coopérative qui prennent la décision de fixer ou non tel volume à tel prix. »

(1) Bourse européenne de l’énergie et des produits laitiers-Leipzig en Allemagne.
(2) Actionnaire majoritaire aux côtés de quatre coopératives : Laitnaa, Avesnois-lait, Hochwald, Luxlait.

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