Maîtres laitiers du Cotentin se diversifie ((((CORPS 52))))
Le groupe normand — la coopérative et sa filiale de distribution France Frais —, se lance dans les pâtes molles et le lait à destination de la Chine.
Le groupe normand — la coopérative et sa filiale de distribution France Frais —, se lance dans les pâtes molles et le lait à destination de la Chine.
Les Maîtres laitiers du Cotentin (MLC) se félicitent des résultats du groupe présentés en assemblée générale le 20 septembre dernier. "Nous avons pu soutenir le prix du lait des 826 exploitations sociétaires et joué notre rôle d'amortisseur de la volatilité, tout en leur laissant la possibilité de produire plus (10% d'allocations provisoires). Les résultats de la coopérative et du groupe sont bons. Et nous continuons d'investir, 57 millions d'euros sur l'exercice 2015-2016", décrit Christophe Levavasseur, président de la coopérative.
La coopérative dégage un résultat net de 2,566 millions d'euros, contre 878 000 euros la campagne précédente. Le groupe(1) atteint quasiment 13,2 millions d'euros de résultat net, en hausse de 32%. Un résultat qui traduit la performance industrielle du groupe et l'atout France Frais, le réseau de distribution de MLC en restauration hors foyer et GMS. "France Frais est notre premier client. Il valorise plus de 35% de nos fabrications. Une partie de nos laits d'excédent a été transformé en lait de consommation commercialisé par France Frais", cite Christophe Levavasseur.
Sortir d'une grande dépendance aux marques distributeurs
Tout en poursuivant l'élargissement de son périmètre de distribution en France et en Europe, le groupe s'engage dans une diversification de ses productions jusqu'à présent très spécialisées en ultra frais, et vise le grand export.
MLC développe aussi sa marque propre Campagne de France pour sortir d'une grande dépendance aux MDD (marque distributeur). Relookée et relancée depuis janvier 2016, la marque ombrelle regroupe une quarantaine de produits, yaourts, crèmes, fromages frais..., distribués par France Frais. "L'objectif est de gagner en indépendance par rapport à la grande distribution, de pouvoir maîtriser notre communication et faire valoir nos atouts auprès des consommateurs. Les valeurs de notre ancrage au territoire sont affichées sur les produits, avec des photos d'éleveurs adhérents et le message Nos producteurs s'engagent", explique Jacques Klimczak, directeur marketing et communication de MLC.
Méautis offre des perspectives de développement
Le groupe a investi 116 millions d'euros dans la construction d'une usine à Méautis (fin prévue pour avril 2017); elle aura une capacité de 150 millions de litres. Les activités beurre et crème AOP d'Isigny de l'usine de Tribehou y seront transférées, et le site est prévu pour doubler l'activité. L'usine fabriquera aussi 690 millions de briquettes de lait infantile aromatisé (90 à 100 millions de litres) à destination de la Chine, pour Synutra. Le contrat d'approvisionnement porte sur onze ans. Ce site ouvre des perspectives de valorisation des 40 millions de litres d'excédents de MLC. Ainsi que des perspectives de hausse de volumes pour les coopérateurs.
L'achat de la fromagerie Réaux signe l'entrée de MLC dans un nouvel univers, celui des pâtes molles sous AOP. "France Frais offre des possibilités de développement à Réaux, qui a un outil en mesure de sortir 30% de plus de camemberts." MLC prépare aussi le rachat de Pedone, un spécialiste de glaces haut de gamme pour la restauration hors foyer. Demain, il y aura peut-être d'autres acquisitions, pour diversifier encore les produits. Cette stratégie a conduit le groupe à une restructuration juridique et financière. Evolving, une holding détenue à 100% par MLC, a été créée pour regrouper les futures acquisitions industrielles. "On se donne la possibilité d'y faire entrer des partenaires", indique le président.
(1) La coopérative représente 12% du chiffre d'affaires du groupe et France Frais 83% sur la campagne 2015 - 2016.Un prix de base d'environ 307 euros pour 2016
Le prix de base du lait mars 2015-mars 2016 était de 308 euros/1000 l. Avec la qualité, les compléments de la coopérative, l'aide conjoncturelle, l'intérêt au capital social et autres primes, le prix payé moyen atteint plus de 352 euros. "L'aide conjoncturelle mensuelle de 25 euros/1000 l a été versée jusque cet été. Notre objectif reste de soutenir le prix de base pour qu'il reste au-dessus du seuil psychologique de 300 euros. Le prix de base moyen 2016 devrait être d'environ 307 euros. Cela représente un effort de la coopérative de 16 millions d'euros sur l'année 2016", détaille le président.