Maïs fourrage : un cru 2023 qui s’annonce satisfaisant
Les silos se remplissent et ça fait du bien au moral. Après plusieurs années compliquées, les rendements et la qualité sont au rendez-vous dans tout l’hexagone.
Les silos se remplissent et ça fait du bien au moral. Après plusieurs années compliquées, les rendements et la qualité sont au rendez-vous dans tout l’hexagone.
Avec une estimation de rendement à 12,4 tMS/ha, Agreste affiche des prévisions de rendement en maïs fourrager en hausse de 16,1 % par rapport à l’an dernier. Certes, la campagne 2022 avait été particulièrement décevante mais, en se référant à la moyenne 2018/2022, les prévisions annoncent une hausse de rendement de 3,7 %.
Malgré des semis souvent tardifs et quelques coups de chaud en fin de cycle, l’alimentation hydrique a été bien meilleure que l’an dernier, ce qui a permis d’obtenir des grains nombreux et mûrs sur des plantes toujours vertes. « Malgré les épisodes caniculaires, le maïs s’en est plutôt bien sorti, apprécie Patrice Dubois, de Rhône Conseil élevage. Les premiers ensilages de maïs ont débuté mi-août. Les deux tiers des parcelles ont de bons, voire très bons rendements. Il y a quand même des hétérogénéités selon la chance ou non d’avoir eu des orages ».
Reconstituer les stocks fourragers
Dans la Meuse, où la majorité des ensilages ont eu lieu du 10 au 20 septembre, « les rendements sont autour de 10/12 t MS/ha. C’est une bonne année », apprécie Lionel Vivenot, de l’ULM. Même soulagement à l’Ouest. « Les rendements sont bons et la qualité semble au rendez-vous, avec des maïs riches en grains », partage Anthony Baslé, d’Eilyps.
Seul bémol : des ensilages parfois faits à un niveau élevé de matière sèche. « Le coup de chaud de début septembre a fortement accéléré la maturité. On observe des grains très matures, déjà vitreux, avec un appareil végétatif encore bien vert, remarque Marine Futsch, d’Innoval. Côté rendement, nos estimations donnent 50 % des parcelles dans les moyennes pluriannuelles et 40 % avec des rendements supérieurs de 10 à 20 % à ces moyennes. C’est une bonne nouvelle car la plupart des éleveurs ont une situation tendue sur les stocks. De 25 à 40 % de nos éleveurs avaient un mois de déficit fourrager ».
Les valeurs alimentaires sont aussi au rendez-vous
Les maïs 2023 s’annoncent prometteurs en termes de qualité. « Selon les zones, nous avons des variations de teneur en grain, partage Patrice Dubois, de Rhône Conseil élevage. Ce qui donne une teneur en amidon qui varie de 23 à 35 % ». Dans l’Est, les teneurs semblent meilleurs autour de 37 à 40 %, selon Lionel Vivenot, qui pense qu’on pourrait atteindre des valeurs de 0,96 à 0,98 UFL. « Pour la Bretagne, les teneurs moyennes en amidon sont autour de 35 % pour une valeur de 0,94 UFL », estime Anthony Baslé.
Même si les maïs étaient encore bien verts, la maturité du grain a été accélérée par les coups de chaud de septembre. Le maïs peut être riche en amidon sur le papier mais c’est un amidon qui ne sera pas immédiatement valorisable. « La dégradabilité de l’amidon des grains vitreux s’améliorera avec le vieillissement du fourrage dans le silo », partage Marine Futsch. « Pour bien caler sa ration, il serait judicieux d’analyser les valeurs alimentaires à l’ouverture du silo, puis au bout de 6 mois pour bien caler sa complémentation sur la digestibilité effective de l’amidon », conseille Anthony Baslé.