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Lutte contre le réchauffement climatique - Des leviers d’action souvent générateurs de revenu

Communiquer sur le travail mené par les filières ruminants pour réduire leur empreinte carbone, alors que l’élevage est de plus en plus montré du doigt. Tel était l’objectif du colloque qui s’est tenu les 9 et 10 juin derniers.

La reconnaissance du stockage de carbone par les prairies dans les méthodes officielles d’évaluation environnementale est en bonne voie.
La reconnaissance du stockage de carbone par les prairies dans les méthodes officielles d’évaluation environnementale est en bonne voie.
© A. Conté

Des solutions, l’élevage en a pour contribuer à lutter contre le réchauffement climatique. Et ces solutions sont souvent génératrices de revenu. Tel est le message à retenir du colloque « L’élevage de ruminants, acteur des solutions climat » organisé les 9 et 10 juin derniers par l’Institut de l’élevage, la CNE, le Cniel et Interbev . Un colloque dans un contexte diffcile pour l’élevage dont la priorité est au revenu et pas à l’environnement. Sauf que les deux vont souvent dans le même sens, car qui dit meilleure efficience de l’élevage dit aussi moins de rejets dans l’environnement et moins d’émissions de gaz à effet de serre. « Les GES, c’est un peu une histoire de chasse au gaspi », a résumé Daniel Rouguet, éleveur laitier, APCA, lors d’une table-ronde.

Réduire les émissions de GES de 20% d'ici 2025

Ce colloque, à la veille de la conférence internationale sur le climat Cop21 qui doit se tenir à Paris en décembre, a permis de mettre en avant le travail des fi lières élevages de ruminants sur les gaz à effet de serre pour produire plus et mieux. Depuis la publication du rapport accusateur de la FAO en 2006, les filières ont pris conscience de l’enjeu. Elles n’ont pas attendu Cop21 pour agir. Encore faut-il le faire savoir à la société alors que l’élevage se fait de plus en plus attaquer. Faire savoir qu’en production laitière le plan Carbon Dairy devrait permettre d’atteindre l’objectif européen de 20 % de réduction des émissions de GES d’ici 2025, tout en veillant à la performance économique, sociale et environnementale des élevages laitiers. Faire savoir aussi le rôle de stockeur de GES des ruminants dans les prairies.

« Nous avons besoin d’un accompagnement cohérent : pas de discours politiques contradictoires qui nous demandent une chose et son contraire. On est dans un schéma normatif, réglementaire : la loi impose trop. Il faut faire un minimum confiance aux éleveurs, a insisté Marie-Thérèse Bonneau, de la FNPL. Face aux attaques de la société, les pouvoirs publics doivent clairement expliquer et soutenir que ce n’est pas l’agriculture d’il y a cinquante ans qui va répondre à cet enjeu. » Retour sur les points clés présentés lors de ce colloque...

Une empreinte carbone nette du lait de 0,7 kg eqCO2/litre

L’élevage de ruminants émet en France 8 % des gaz à e et de serre (GES). Pour les deux tiers, il s’agit du méthane provenant de la rumination. Mais les ruminants sont aussi des stockeurs de GES. Ils compensent un tiers de leurs émissions de gaz par le stockage de carbone au niveau des prairies et des haies. En moyenne, une prairie permet de stocker 80 t eqCO2/ha (tonnes équivalentes CO2 par hectare) contre 50 t eqCO2/ha de culture. Le stockage de carbone n’est pourtant pas encore pris en compte dans les inventaires nationaux par le Citepa, mais « on y travaille », a affirmé leur représentante.

En lait, les émissions de GES sont estimées par l’Institut de l’élevage à 1 kg eqCO2/l en prenant en compte la viande produite par l’atelier. Le stockage du carbone dans les prairies est évalué à 0,3 kg eqCO2/l de lait. L’empreinte carbone nette du lait est donc de 0,7 kg eqCO2/l. En viande bovine, l’empreinte carbone nette est évaluée à 8,3 kg eqCO2/kg.

Déjà une baisse de 15 % des émissions en vingt ans

Entre 1990 et 2010, l’émission nationale de GES par les bovins laitiers et allaitants a diminué de 15 %. En lait, elle est passée de 48 à 33 millions tonnes equivalentes CO2. Plusieurs raisons expliquent cette baisse importante : une diminution de 5 % du volume de lait produit, l’augmentation de la productivité par vache de 4 400 à 6 500 litres associée à la réduction importante des effectifs de vaches laitières de 5,5 à 3,7 millions, et la réduction des consommations d’énergie et des apports d’azote minéral. En revanche, elle a légèrement augmenté en viande bovine...

Retouvez l'intégralité de l'article dans le numéro de juillet-août de Réussir Lait, pages 8 à 10.

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