Les plaies ne sont pas les seules causes d'anémie chez la vache
Lorsqu’un animal n’est pas en train de saigner, la pâleur, signe d’un manque important de globules rouges donc d’anémie, saute rarement aux yeux de prime abord.
Lorsqu’un animal n’est pas en train de saigner, la pâleur, signe d’un manque important de globules rouges donc d’anémie, saute rarement aux yeux de prime abord.
Vous ne voyez pas la pâleur tout simplement parce que cet animal manifeste en même temps d’autres signes plus évidents et qui occupent le « devant de la scène » comme une baisse de production de lait, une hésitation à se lever, une fatigue anormale, parfois un essoufflement à l’effort… Rien qui puisse vous mettre sur la piste de cette anémie. Il faudra faire le tour de la bête en procédant à son examen systématique pour constater que la muqueuse de la conjonctive oculaire ou que la muqueuse vulvaire est anormalement blanche. Il est cependant des cas où la pâleur se remarque de loin parce que l’entrée des naseaux, les trayons et la peau de la mamelle n’ont pas leur teinte habituelle, et dans ces cas-là ce sont plus de 50 % des globules rouges qui ont déjà disparu. Mais où ?
Il y a d’abord des plaies peu apparentes qui saignent au pâturage ou des plaies bien identifiées qu’on ne s’attendrait pas à voir saigner si abondamment. Une petite plaie, par exemple, de la mamelle qui déchire un vaisseau superficiel est bien capable de faire perdre beaucoup de sang jusqu’à l’heure de la traite. Mais il y a aussi ces plaies, situées entre les quartiers avant, que la vache se met à lécher. Dans un cas, le sang reste dans le pré à l’endroit où elle se couche, tandis que dans l’autre, elle l’avale… Il y a parfois le saignement massif d’un ulcère de la caillette, nettement plus fréquent au printemps, ou d’un syndrome jéjunal que vous ne voyez pas tant que la bouse ne devient ni rouge ni comme du goudron en présence du sang. Et pour finir le tour des troubles susceptibles d’anémier fortement une bête au pâturage, il faudra aussi penser au « pissement de sang » ou babésiose et à sa cousine l’anaplasmose. Une chose reste à peu près certaine à ce stade, et quelle que soit la cause de cette anémie sévère : cette vache aura sans doute besoin d’une transfusion sanguine.