Les haies sont-elles favorisées par la nouvelle PAC ?
Le bonus haie de l’écorégime ainsi que le nouveau barème pour les IAE revalorisent la haie dans la PAC. Cela sera-t-il suffisant pour insuffler un engouement ?
Le bonus haie de l’écorégime ainsi que le nouveau barème pour les IAE revalorisent la haie dans la PAC. Cela sera-t-il suffisant pour insuffler un engouement ?
En théorie, la nouvelle PAC redore les haies et devrait avoir un effet stimulant pour en planter. Pour la voie « éléments favorables à la biodiversité (infrastructure agroécologique ou IAE) » de l’écorégime (voir p. 38), le niveau « standard » ou « supérieur » peut être atteint grâce notamment aux haies.
Pour atteindre le niveau « standard », il faudra plus de 7 % d’IAE non productives au sens agricole (haies, jachères, murets, mares…) sur la SAU, dont plus de 4 % sont sur des terres arables (TA). Pour atteindre le niveau « supérieur », il est nécessaire de disposer de plus de 10 % d’IAE non productives sur la SAU, dont plus de 4 % sur TA.
Pour convertir les haies, bosquets, mares... en pourcents de SAU, il y a un barème (ou coefficient de surface) qui reprend celui des SIE de la précédente PAC (voir p.36). Sauf la haie qui a été revalorisée : 1 mètre linéaire équivaut à 20 m2, et non plus 10 m2. Il sera donc plus aisé d’atteindre le niveau standard ou supérieur de l’écorégime grâce aux haies.
Un bonus haie de 7 €/ha peut s’ajouter aux aides de l’écorégime pour les deux autres voies - « pratiques » et « certification » - si les haies correspondent à 6 % de la SAU et 6 % des terres arables, et qu’elles sont engagées dans le label Haie.
Enfin, le respect de la BCAE 8 (présence d’éléments et surfaces favorables à la biodiversité) de la conditionnalité est rendu plus facile pour les exploitations qui ont beaucoup de haies, grâce à la revalorisation du coefficient de surface des haies.
Un cadre engageant l’éleveur pour de nombreuses années
Malgré tout cela, les experts interrogés dans ce dossier estiment que ces stimuli restent insuffisants. « Les incitations de la nouvelle PAC sont un coup de pouce pour des éleveurs qui sont déjà motivés par les haies et convaincus de leur intérêt pour les animaux, le sol, la biodiversité…, expose Clothilde Patoux du Cerfrance BFC. Mais elles ne sont pas suffisantes pour couvrir les coûts et le temps de travail. Pour cela, il faut actionner d’autres aides. »
De plus, pour obtenir le bonus Haie des écorégimes il faut que les haies soient gérées de façon durable, avec un engagement dans le label Haie. Un contrat est établi et engage l’agriculteur.
Enfin, les haies sont protégées ; il faut donc être sûr de son choix pour de longues années. Toutefois, les arrachages et déplacements de haies restent possibles à titre dérogatoire et sont soumis à un régime d’autorisation.