Le virus Schmallenberg progresse en France
Identifié en novembre
2011 en Allemagne, ce virus a été mis
en cause dans des diarrhées
avec fièvre chez des
vaches et des veaux et
des malformations foetales
chez des agneaux.
Le virus Schmallenberg, dont la transmission pourrait s’apparenter à celle de la FCO, a été repéré en Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas. Il a été identifié en novembre 2011 lors d’investigations pour des troubles de santé inexpliqués observés entre août et octobre 2011 dans le Nord Ouest de l’Allemagne (et aux Pays-Bas).
Les symptômes étaient une hyperthermie (dans certains cas supérieure à 40 °C), une perte d’appétit, une baisse de la production laitière pouvant atteindre 50 %, des diarrhées sévères et parfois des avortements. Le retour à la normale était observé en quelques jours, explique l’Anses(1) dans son bulletin épidémiologique. Midécembre 2011, des malformations ont par ailleurs été constatées sur des foetus ovins dans douze fermes aux Pays-Bas ; les mêmes séquences virales ont été mises en évidence.
Les derniers chiffres font état le 7 février de 96 foyers (88 ovins 5 caprins et 3 bovins) aux Pays-Bas ; de 342 foyers en Allemagne (317 ovins, 10 bovins, 15 caprins) ; de 88 foyers en Belgique (83 ovins, 4 bovin, 1 caprin) ; de 29 foyers ovins au Royaume-Uni ; et de 50 foyers ovins en France. Les cas français se situent pour le moment en Alsace, Lorraine, Nord Pas de Calais, Picardie, Champagne-Ardennes, Normandie.
Vous pouvez suivre la situation épidémiologique sur le site de l'Institut de l'élevage et sur le site de la Plateforme nationale de surveillance épidémiologique http://www.survepi.org/cerepi/index.php?option=com_content&view=article&id=70:virus-schmallenberg-point-de-situation-&catid=47:virus-shmallenberg&Itemid=115
Un groupe de virus transmis par des culicoïdes
D’après l’Anses, le virus Schmallenberg présente un haut degré d’homologie avec les orthobunyavirus du groupe Simbu. Les orthobunyavirus sont présents en Afrique, Asie, Australie et Israël. Ceux du groupe Simbu sont transmis par des culicoïdes et pourraient l’être par des moustiques ou par certaines espèces de tiques.
Le risque de transmission de cette nouvelle maladie vectorielle en hiver, et donc la survenue de cas cliniques chez des adultes, sont faibles. L’Anses appelle toutefois à la vigilance car « des malformations pourraient être observées sur des foetus ou nouveaux nés bovins ou ovins dont la mère aurait été infectée durant la gestation (entre 30 et 150 jours chez la vache) ».
La DGAL a décidé de mettre en place pendant l’hiver 2011-2012 un dispositif de surveillance avec l’appui de la plateforme nationale de surveillance épidémiologique pour suivre la circulation du virus en France.
En l’absence de réglementation spécifique et compte tenu du faible risque de transmission en hiver, aucune restriction particulière ne serait prise en cas de suspicion dans une exploitation, précise-t-elle dans une note de service du 4 janvier.
Vigilance en cas de malformations d’un foetus ou nouveau-né
De nombreux points restent à préciser, notamment la capacité de diffusion du virus et les impacts potentiels dans les élevages. Il convient néanmoins d’être vigilant. En cas de malformation d’un foetus ou d’un nouveau-né ou de troubles nerveux chez un nouveau-né, prévenez votre vétérinaire sanitaire.
(1) Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.