Rénovation des prairies
Le sursemis, une technique exigeante et aléatoire
Rénovation des prairies
Simple et peu coûteuse, la rénovation des prairies par sursemis ne manque pas d´intérêt. Mais le résultat n´est pas garanti à 100 %.
Sursemer une prairie pour prolonger sa durée de vie, c´est possible. Le sursemis est bien adapté aux parcelles caillouteuses, aux pâtures peu portantes et aux prairies proches de l´exploitation.
« L´opération est moins coûteuse qu´un semis classique, mais la réussite n´est pas garantie », prévient Marc Fougère de la Chambre d´agriculture de Loire-Atlantique. La prairie est un milieu très concurrentiel, la graine doit avoir suffisamment de place pour pouvoir se développer. « Le sursemis est plus facile dans une prairie ouverte avec du sol nu visible. S´il y a des trous de la taille d´une assiette, les graines parviendront mieux à s´implanter. »
Le griffage de la prairie est essentiel
Le sursemis doit être réalisé en septembre. Au-delà, les températures risquent d´être trop faibles et de défavoriser la levée des jeunes plantules.
Pour mettre toutes les chances de son côté, la préparation de la prairie est primordiale. La première condition est de freiner la végétation en place par une fauche ou un pâturage ras, à 5 cm environ. « C´est important pour favoriser l´accès à la lumière des plantules, notamment s´il s´agit de trèfle blanc », soulignent les techniciens. Avec une prairie très dense et du feutrage, un traitement au glyphosate à faible dose (250 grammes de matière active par hectare) est conseillé.
Un griffage préalable du sol avec un outil spécifique permet d´ouvrir la prairie. Cela favorise le contact terre-graine et la germination. Le passage de la herse étrille donne généralement de bons résultats. « Par contre, si la végétation est très vigoureuse, utiliser plutôt la herse à dents droites pour gratter le couvert. »
Pour le sursemis de trèfle blanc, mieux vaut privilégier des variétés agressives, type Aran ou Alice, à doses élevées (4 à 6 kg/ha). Le semis peut être réalisé avec un épandeur à engrais classique ou un semoir à céréales, socs relevés. « Peu importe le type de semoir, ce qui compte c´est surtout la bonne répartition des graines et la maîtrise des doses semées. » Un passage de rouleau permet de bien rappuyer les graines sur le sol. « Mais il est moins efficace que le piétinement des animaux », estime Marc Fougère.
©D. Lucas |
Légende - Le sursemis doit intervenir sur une prairie rase, avec un griffage préalable et un rappuyage après semis. Ces trois dernières opérations sont ici réalisées en un seul passage.
Pas d´azote minéral la première année
Après le sursemis, pensez aussi à surveiller les limaces à l´aide de pièges. Si besoin, il est recommandé de traiter avec du Mesurol (3 kg/ha) ou des spécialités à base de métaldéhyde.
Lors de la première année d´exploitation, il est important de pâturer ras, notamment au printemps, et tout apport d´azote minéral est à proscrire pour ne pas favoriser la graminée. « Cela suppose pour les éleveurs d´accepter une perte de rendement de la prairie en première année. »
Un dernier conseil : l´implantation est lente, il faut attendre presqu´un an pour observer une présence significative de trèfle. Les essais menés dans les fermes expérimentales de Derval et Trévarez le prouvent. Alors, vous êtes prévenus, soyez patients...