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Le secteur laitier plutôt favorable au Ceta

Le traité commercial avec le Canada est entré en vigueur. Le secteur laitier français le juge favorable, mais reste vigilant.  

Le Canada s'est engagé à protéger nos indications géographiques les plus connues là-bas.
© Cnaol

Le 21 septembre dernier, le coup d'envoi était donné pour l'application du Ceta, accord de libre échange entre l'Union européenne et le Canada. Il n'entrera pleinement en vigueur que lorsque tous les États membres de l'Union l'auront ratifié, notamment en ce qui concerne la mise en place du tribunal d'arbitrage des différents commerciaux.

L'Union européenne supprime ses droits de douane pour tous les produits laitiers. "Il n'y a pas de risque de voir nos produits laitiers concurrencés, vu le niveau de leur prix du lait (environ 700 €/1000 l)", commente Gérard Calbrix, économiste à Atla. De son côté, le Canada augmente son contingent d'importations de fromages sans droit de douane en provenance de l'UE. Il augmentera progressivement pour atteindre 17 700 tonnes au bout de six ans, qui s'ajouteront au contingent déjà existant de 17 000 t. "On ne commencera à voir les effets de cette mesure qu'à partir de janvier 2018, une fois que les entreprises canadiennes (transformateur ou distributeur de fromages) auront obtenu leurs licences d'importations émanant des autorités canadiennes. Pour qu'un transformateur laitier européen puisse profiter de ce contingent, il faudra qu'il trouve un partenaire canadien ayant cette licence. Cette ouverture de marché profitera surtout aux gros fabricants déjà implantés au Canada avec une filiale. Ce contingent à droit nul sera plutôt favorable aux fromages français et italiens à haute valeur plutôt qu'au cheddar, vu les contraintes administratives."

Attention à la "classe 7" !

Mais il y a un "grain" dans les rouages de l'accord sur le secteur laitier. Après l'issue des négociations, le Canada a introduit une nouvelle classe de paiement du lait, la classe 7, "deux à trois fois plus bas que le prix moyen canadien (700 €/1000 l), indique Gérard Calbrix. Cette classe 7 vise à empêcher le lait ultrafiltré américain d'entrer au Canada. Mais comme le lait de classe 7 sert à fabriquer de la poudre de lait écrémé, elle est du coup ultra compétitive. Et ce printemps, les Canadiens ont pu en exporter sur le marché mondial à 1300 euros la tonne (cours français à 1800 €/t). Le problème, c'est que l'UE a mis à zéro ses droits de douane à une époque où cette classe 7 n'existait pas." Si le Canada exporte ses poudres bradées sur l'UE, les relations diplomatiques risquent de se tendre entre les deux pays.

Reste enfin la crainte de voir des produits agricoles qui ne respectent pas nos niveaux d'exigences entrer sur le marché européen. L'accord a reconnu des équivalences de normes affirme la Commission européenne. Si un produit canadien n'est pas reconnu équivalent à un produit européen, il ne doit pas être commercialisé dans l'UE. Donc normalement, ils ne peuvent pas nous exporter du bœuf aux hormones par exemple.

28 IG laitières françaises protégées

Pour la France, 28 indications géographiques laitières (AOP et IGP) seront protégées par le Canada : comté, reblochon, munster, camembert de Normandie, tomme de Savoie...

En tout, le Canada s'est engagé à protéger 143 indications géographiques européennes. "Chaque État membre a sélectionné une liste de produits pour lesquels une protection est stratégique. Le Canada s'est engagé à contrôler et sanctionner les imitations dont l'étiquetage entretient la confusion pour le consommateur. Par exemple, il sera interdit de mettre un drapeau grec sur les imitations de feta", précise Gérard Clabrix.

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