Aller au contenu principal

Le sans-labour ne veut pas forcément dire plus d’adventices

Technique répandue sur céréales, les TCS le sont beaucoup moins sur les cultures de printemps à cause du risque adventices. Pourtant des solutions existent pour éviter cet écueil.

Déchaumage sur RGI avant semis de maïs. La rotation des cultures casse le cycle de développement des adventices.
Déchaumage sur RGI avant semis de maïs. La rotation des cultures casse le cycle de développement des adventices.
© Lemken

Les avantages des techniques culturales simplifiées sont nombreux (agronomiques, organisation du travail, économiques, environnementaux…). Malgré cela, les TCS sont loin de faire l’unanimité pour les cultures de printemps. Véritable épée de Damoclès, la crainte de voir proliférer les adventices refroidi souvent les ardeurs. Le risque est bien réel puisque 95 % des adventices lèvent dans les cinq premiers centimètres du sol. De fait, le labour s’avère plus efficace que les TCS pour lutter contre les graminées. « Le labour permet de placer les graines en profondeur, dans des conditions qui ne permettent pas leur germination. Or 70 % des graines de brome, vulpin… meurent dans l’année qui suit leur production, donc 70 % des graines qui sont enfouies par le labour n’auront pas eu la possibilité de germer avant leur mort. À l’inverse, en TCS, les graines n’étant pas enfouies, elles peuvent germer aussitôt, avant que le temps ne leur fasse perdre leur viabilité », a expliquée Pascale Métais, d’Arvalis, lors de la journée Mécasol, organisée par le réseau Cuma le 9 septembre dernier à Briouze, dans l’Orne. Mais le labour n’est pas plus performant que les TCS pour lutter contre les dicotylédones. À l’exception du gaillet, il a peu d’effets sur les dicotylédones parce que les graines qui se retrouvent en profondeur après le labour restent longtemps en dormance sans perdre leur capacité à germer. C’est notamment le cas des chénopodes, des renouées persicaires, de la véronique et du mouron. Au labour suivant, « les graines sont remontées à la surface et peuvent germer ».


Rotation des cultures, faux-semis, choix des variétés…


La gestion des adventices est donc plus délicate en non-labour, mais pas impossible. Quatre leviers agronomiques peuvent être utilisés pour les cultures de printemps. « La rotation des cultures est indispensable avec les TCS. C’est un moyen de lutte très puissant parce qu’il casse le cycle de développement des adventices et augmente la gamme de produits de désherbage utilisables », a souligné Pascale Métais. Le travail du sol (faux semis) à l’interculture est une seconde possibilité. Les techniques de semis doivent le moins possible perturber le sol. Enfin, le choix des variétés sur leur agressivité est un autre volet de la prévention.
Mais si les solutions agronomiques se révèlent insuffisantes, il faut envisager le désherbage chimique, tout en sachant qu’il y a de plus en plus de résistance chez les graminées, en particulier chez le ray-grass et le vulpin. Le meilleur moyen d’éviter l’apparition de ces résistances est de varier les modes d’action, en utilisant notamment des herbicides racinaires. « Il faut intervenir plus tôt, c’est-à-dire dès l’apparition de la deuxième feuille du maïs puis au stade 6 feuilles. C’est le secret de la réussite », selon Bénédicte Bazantay, de la chambre d’agriculture de l’Orne. « Plus vous traitez tôt, moins vous devrez utiliser de produit. Et au final, on constate que l’on n’utilise pas forcément plus de produits en TCS qu’avec du labour. » Le désherbage mécanique est également une solution à ne pas négliger. « On pourra utiliser une herse étrille qui travaille toute la surface sur des adventices très jeunes ou une bineuse sur des adventices plus développées, mais celle-ci ne désherbe que l’inter-rang », a précisé Pascale Métais. Lorsque l’on est vraiment dépassé par la situation, « réaliser un labour et attendre au moins trois ans avant de relabourer la même parcelle est une solution efficace à envisager ».

Gare aux limaces !

Laisser les débris végétaux sur le sol, ça convient parfaitement aux limaces. Luc Brizard a choisi d’éliminer le colza fourrager dans la rotation au profit d’un mélange de type moha-trèfle d’Alexandrie, « moins prisé par les limaces ». De son côté, Olivier Husnot estime que
le déchaumage « permet de lutter assez efficacement contre les limaces ».

Les plus lus

<em class="placeholder">Nathalie et Michel Daguer, éleveurs en Mayenne avec leurs vaches</em>
Pâturage hivernal : « Nous ne voyons que des bénéfices dans notre élevage en bio et en monotraite en Mayenne »

Le Gaec du Ballon en Mayenne, en bio et en monotraite, profite de conditions pédoclimatiques privilégiées pour pâturer en…

<em class="placeholder">guillaume rivet, éleveur dans les deux-sèvres</em>
Organisation du travail : « Nous avons robotisé la traite pour anticiper le départ à la retraite de mon père dans les Deux-Sèvres »

Le Gaec Privalait, dans les Deux-Sèvres, tourne entre mère et fils depuis bientôt deux ans. La robotisation de la traite, en…

<em class="placeholder">« L’herbe pâturée est la plus économique car, plus il y a de stock, plus les charges de mécanisation augmentent », soulignent Sébastien Le Goff et Julie Sylvestre.</em>
Diagnostic de système fourrager : « Nous avons prouvé la résilience de notre élevage face aux aléas climatiques dans le sud du Morbihan »

Au Gaec de Coët Cado, dans le Morbihan, pour s’assurer de la résilience de leur système fourrager aux aléas, les associés ont…

Carte de la zone régulée FCO3 à la date du 5 décembre 2024.
FCO 3 : près de 8 500 foyers en France

A date de jeudi 5 décembre 2024, le ministère de l'Agriculture annonce 8 436 cas de fièvre catarrhale ovine sérotype 3.…

<em class="placeholder">Brice Minot, Vincent Colas et Cyrille Minot, trois des quatre associés du Gaec des forges, en Côte-d&#039;Or</em>
Élevage laitier : « Nous cherchons de la productivité et de l’autonomie pour rentabiliser nos installations en Côte-d’Or »

Au Gaec des forges, en Côte-d’Or, les associés ont robotisé pour mieux organiser le travail. La recherche d’un bon prix du…

<em class="placeholder">jeune agriculteur et retraité départ à la retraite transmission</em>
Manque de main-d'œuvre : quelles sont les options en élevage laitier pour organiser son travail et gagner du temps ?

Lorsqu’un collectif de travail est amené à se réorganiser (départ à la retraite des parents ou d'un associé, dénouement d'un…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière