Le résultat de Sodiaal recule mais l'EBE progresse
L'exercice 2019 a été marqué par l'achat d'une partie du site de Carhaix, mais aussi par les premiers effets du plan #Value.
L'exercice 2019 a été marqué par l'achat d'une partie du site de Carhaix, mais aussi par les premiers effets du plan #Value.
Le chiffre d'affaires 2019 du groupe coopératif Sodiaal (17 714 adhérents sur 10 695 fermes) progresse de 1 % par rapport à 2019, et son Ebitda (Indicateur financier proche de l'EBE) augmente de +9,6 M€ pour s'établir à 129,6 millions d'euros (2,5 % du chiffre d'affaires). Outre le contexte favorable, « ce sont les premiers effets de notre plan #Value de conquête de plus de valeur ajoutée », estime Damien Lacombe, président de Sodiaal.
Le résultat courant baisse de 3,5 M€ par rapport à 2018 et atteint 9,2 millions d'euros (0,18 % du CA), du fait d'une « augmentation significative des investissements, notamment avec l'acquisition du site de nutrition de Carhaix (partie production, la partie conditionnement restant à Synutra) », pointe Damien Lacombe. Les ristournes (deux tiers du résultat) qui seront proposées en assemblée générale seront de 1,32 €/1 000 l. Un tiers du résultat seront des intérêts aux parts sociales.
« Difficile de dire ce qu'aurait été le résultat sans cet achat de Carhaix. Ce qui est sûr, c'est qu'il fallait faire cet investissement qui est complètement en adéquation avec notre stratégie de reconquête de la valeur. D'ailleurs, 2019 a été une année favorable pour le pôle Nutrition santé », insiste Damien Lacombe. Face aux impatiences exprimées par les adhérents, il rappelle que la montée en puissance du site, avec une hausse de la proportion de produits haut de gamme et une diversification du portefeuille clients, est prévue sur cinq ans.
Les premiers effets du plan #Value se sont vus notamment sur l'activité lait de consommation, « avec une croissance des volumes des laits segmentés : bio, Laitiers responsables et marques distributeurs engagées sur le même cahier des charges. Également GrandLait, Candy'up et Baby croissance. Et au global des volumes qui se tiennent pour Candia, dans un marché en déconsommation forte ».
La Covid-19 stoppe la dynamique sur la RHF
Pour les fromages, la marque Entremont assoit sa notoriété. Des marques de terroir ont été lancées pour porter les fromages AOP d'Auvergne. « Dommage que cette dynamique ait été stoppée nette par la Covid-19 », souligne Damien Lacombe. La Covid-19 a également bloqué les avancées sur les fromages à la coupe, sur la restauration hors foyer ; et le grand export a souffert de mouvement d'arrêts et de reprises des commandes et des expéditions.
Pour cette année, « on ne sait pas s'il y aura des effets de rattrapages qui compenseront une partie des pertes. Comme d'autres transformateurs, nous adoptons un régime de prudence, avec un gel des investissements non engagés, un gel des embauches... dans l'objectif de pouvoir assurer un prix du lait correct ».
Egalim a eu un petit effet sur les tarifs de vente
Les Egalim ont eu « un petit effet en 2019 sur les tarifs des produits laitiers ; de même pour 2020. On est au milieu du gué et il faut continuer d'avancer vers une meilleure valorisation de tout le lait, car il y a un enjeu social sur les exploitations pour l'attractivité et la transmission », insiste Damien Lacombe. Malgré la crise économique, « nous pensons qu'il y aura toujours une demande pour des produits mieux disants. Nous continuerons à faire valoir les efforts des éleveurs, avec la Route du lait connectée (RDLC), pour convaincre nos acheteurs ». En 2019, 70 % des élevages vont au-delà de la réglementation en atteignant les étapes 2 ou 3 de la RDLC. Pour inciter les éleveurs, 200 € est versée une fois la RDLC validée, une prime de 1 €/1 000 l est versée en étape 2, et 2 € en étape 3.