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Le réseau FNPL planche sur ses prochains chantiers

Changement climatique, engraissement, communication et données ont été au menu des assises de la FNPL début décembre.

Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a répondu présent à l’invitation de Thierry Roquefeuil, président de la FNPL.
Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a répondu présent à l’invitation de Thierry Roquefeuil, président de la FNPL.
© A. Juanchich

« Nous sommes un syndicat de solutions, a prôné Thierry Roquefeuil, président de la FNPL, le 8 décembre, lors de la seconde édition des assises du syndicat. Nous devons nous remettre en cause et trouver de nouvelles pistes. » Réunis à Épinal dans les Vosges, la FNPL a, une nouvelle fois, fait plancher son réseau sur des thématiques de moyen et long terme afin de faire remonter les réflexions du terrain.

S’adapter au changement climatique

« Les prochaines années resembleront à l’année 2022. D’ici 2050, cela sera une année normale », plante l’éleveur lotois. « Il faudra adapter la génétique des animaux, nos fourrages, mais surtout nos capacités de stockage », énumère Xavier Jarrot, administrateur de la FNPL. En effet, comme l’a confirmé Serge Zaka, agroclimatogue, le cumul de précipitations devrait rester le même mais sa répartition changera avec plus de pluies en début et fin de saison d’herbe et très peu en été. « Il va falloir regarder ce que font les éleveurs plus au sud que nous pour recueillir leur expérience et pouvoir continuer à produire du lait sur tout le territoire français]]>», explique Xavier Jarrot.

Valoriser les veaux par l’engraissement

« Il y a une place pour les jeunes bovins issus des exploitations laitières », estime Fréderic Vincent, administrateur du syndicat. Le groupe de travail « Comment pousser les éleveurs à engraisser les jeunes bovins ? » a planché sur une structuration de filière avec une contractualisation basée sur les coûts de production. Le sevrage pourrait être réalisé directement chez l’éleveur naisseur ou collectivement, comme en veaux de boucherie. Il en est de même pour l’engraissement avec des veaux provenant soit d’éleveurs sevreurs, soit d’ateliers de sevrage collectif. « Aujourd’hui, nous sommes dépossédés de la valeur de nos veaux. Une valorisation est possible chez nous », veut-il croire.

Maîtriser et valoriser les données

« Beaucoup de données de nos fermes circulent avec le sentiment que nous ne les maîtrisons pas », plante Benoît Gavelle, administrateur à la FNPL, citant la longue liste : cahiers vétérinaires, déclaration PAC, phyto, données transmises au concessionnaire pour maintenance… Pour le groupe de réflexion, il faut « définir le périmètre du consententement : quelles données ? pourquoi ? pour quelle durée ? Comment rendre obligatoire le retour des résultats aux données que l’on a fournies ? ».

Mieux communiquer pour attirer

« Si chaque éleveur recevait une classe de CM2 par an, alors nous ferions le tour de tous les élèves », calcule Joseph Leterme, également administrateur de la FNPL. Comme le rappelle Ghislain de Viron, vice-président : « La communication de l’Artisanat pour rendre leurs métiers attractifs a duré vingt ans, C’est du long terme. » Pour faire face au défi du renouvellement des générations, le groupe de travail propose une stratégie de communication de « très long terme » s’adressant à un public « très jeune ». Portes ouvertes, kit pédagogique, formation à l’accueil du public et aux réseaux sociaux sont autant d’outils à mettre en place ou à renforcer.

 

La FNPL, partisane des énergies renouvelables

« Faut-il y aller ? Oui, c’est une évidence ! », assure Alexis Descamps, administrateur à la FNPL lors des assises du syndicat le 8 décembre. Avec l'objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 et « 75 % de l’énergie que l’on consomme sur nos fermes venant du pétrole », « il faut substituer cette énergie et la produire nous-mêmes]]>». « Avant, nous produisions l’avoine pour les chevaux », image-t-il. Pour la FNPL, nul doute que la production d’énergie renouvelable est « complémentaire à l’élevage » et qu’il faut « y aller ». Le photovoltaïque pourrait par exemple permettre de financer le désamiantage des bâtiments anciens.

Menace d’accaparement

La question du financement est centrale. L’idée d’un portage collectif est soulevée. « Attention à ne pas refaire les mêmes erreurs que dans le photovoltaïque, avec une perte de valeur lorsqu’il y a location du toit à une entreprise extérieure pour y installer un panneau », prévient-il.

Les tensions d’approvisionnement que connaît le marché des pulpes de betteraves, dans le nord de la France entre alimentation animale et méthanisation, interrogent également quant à une « course à la matière première ». Le dimensionnement des outils devra en tenir compte.

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