[Covid-19] « Le plus inquiétant c’est qu’on ne sait pas combien de temps ça va durer»
Entre l’arrêt des travaux de leur nouvelle stabulation et la laiterie qui annonce une baisse de prix, les associés du Gaec Honoré sont inquiets.
Entre l’arrêt des travaux de leur nouvelle stabulation et la laiterie qui annonce une baisse de prix, les associés du Gaec Honoré sont inquiets.
A Andouillé-Neuville, en Ille-et-Vilaine, les trois associés du Gaec Honoré ont vu les travaux de leur stabulation stoppés net par le confinement. Pour augmenter leur cheptel et passer en traite robotisée, une nouvelle stabulation est en cours de construction en parallèle du bâtiment actuel. A la fin de la construction, le mur de séparation sera cassé, réunissant les deux bâtiments pour passer de 90 à 150 vaches. « Dans le planning prévisionnel, on partait sur un bâtiment fini mi-septembre, explique Jean-Yves Honoré. On était bien, le terrassement et la maçonnerie sont finis. On avait même une semaine d’avance ». Mais avec le confinement, tout le chantier est stoppé. Le charpentier, qui aurait dû intervenir mi-avril, ne peut pas s’avancer, car même s’il travaille seul dans son atelier, il n’est plus livré en bois. « En attendant de savoir quand reprendra le chantier, on en profite pour s’avancer sur les travaux des champs, sortir du fumier, broyer des couverts, expliquent les éleveurs. Des choses qu’on fait seul ».
A ce retard dans la construction, s’ajoute le stress sur la conjoncture laitière. « Nous avons reçu un mail du président de la filière lait d’Agrial pour nous expliquer que les débouchés de nos produits à l'export étaient fortement réduits comme la vente vers la RHF. L’augmentation des achats en grande distribution ne compense pas ces pertes. Qu’en plus les mesures sanitaires perturbent la productivité en usine. Donc il nous appelle à modérer les volumes. Nous avons aussi été avertis de la baisse du prix en avril à 312 € contre 330€ en mars, explique, avec inquiétude, l’éleveur. Pour notre projet, nous avons déjà dépensé 300 000 €. Nous n'envisageons pas de réduire nos livraisons car il va falloir rembourser les emprunts. La situation m'inquiète d’autant plus qu’on ne sait pas combien de temps çà va durer ».
Lire aussi le précédent reportage présentant le projet bâtiment : Au Gaec Honoré : Un projet pensé pour deux générations