Le plantain améliore la valeur alimentaire des prairies
Riche en tanins et en minéraux, le plantain apporte un petit plus à la valeur alimentaire d’une pâture multiespèce longue durée. Il s’adapte à tous les types de sols, ne monte pas à graine, et il est peu exigeant en azote.
Riche en tanins et en minéraux, le plantain apporte un petit plus à la valeur alimentaire d’une pâture multiespèce longue durée. Il s’adapte à tous les types de sols, ne monte pas à graine, et il est peu exigeant en azote.
Plantago lanceolata, le plantain lancéolé, n’est pas qu’une adventice. C’est aussi une espèce qui a été travaillée pour la production fourragère, et qui est très appréciée dans les pays d’élevage de l’hémisphère Sud. « Ses larges feuilles vert foncé présentent des teneurs importantes en minéraux, notamment en sodium, et en oligoéléments. Le plantain est d’autre part très riche en tanins. Mélangés dans le rumen avec les autres fourragères, ces tanins limitent la dégradation des protéines et améliorent ainsi la valeur alimentaire de la prairie », explique Olivier Coutreau, chef produits fourragères chez Barenbrug France.
Le plantain a la même visée que la chicorée, autre plante à tanins. Il est cependant moins productif. S’il produit un peu sur toute l’année, il est particulièrement actif dans l’été et pendant l’automne, c’est-à-dire plus tardivement en saison que la chicorée. Il peut donc s’associer profitablement avec elle. Le plantain a l’avantage de ne pas monter à graine, contrairement à la chicorée. Et même si on le laisse épier, il demeure dans la strate basse du couvert.
Le plantain s’adapte à tous les types de sols
« Le plantain s’adapte à tous les types de sols un peu difficiles comme ceux qui sont dédiés à la pâture. Et il est nettement moins exigeant en azote que la chicorée, précise Olivier Coutreau. Les bovins le consomment sans trier, son appétence étant semblable à celle d’un trèfle blanc. » Les variétés à port dressé facilitent le pâturage.
Le plantain s’installe rapidement. Il est facile à associer, ne présentant ni défaut ni excès d’agressivité vis-à-vis des fourragères classiquement employées en France (dactyle, fétuque, ray-grass, trèfle blanc). Sa pérennité est de quatre ans environ. "Faute d’équation Inra propre à ce type de plante, on ne peut avancer de valeur UF et PDI pour le plantain pour l’instant. Mais il est clair que sa valeur azotée est bonne, à situer entre celle des graminées et celle des légumineuses. « La dose à semer s'établit entre 1,5 et 2 kilos maximum par hectare », conseille Olivier Coutreau.
Des bénéfices santé pour le troupeau lui sont attribués (effet antioxydant, analgésique, anti-inflammatoire) bien qu’ils ne soient pas vraiment documentés. Son action anthelminthique serait moins forte que celle de la chicorée, mais appréciable.
Dans l’hémisphère Sud, le plantain est parfois implanté en pur et offert au pâturage en même temps qu’une parcelle d’un mélange de graminées et légumineuses. Mais en France, ce type de conduite semble compliqué. C’est donc en mélange dans une composition classique pour pâture de longue durée que cette espèce trouvera toute sa place. Il est un peu moins riche en eau que la chicorée, et comme il est moins productif, il ne pose pas vraiment de problème pour la récolte.