Aller au contenu principal

Le datura, une plante hyper-toxique à surveiller de près

Toxique pour l’homme, le datura est aussi mortel pour les bovins à très faible dose (0,06 à 0,09 % du poids vif). Repéré dans des champs de maïs, des prairies, des fourrages conservés, il prend de l’ampleur en France.

Le datura se répand en France

Le datura est présent partout en France. Il est possible d’en observer dans toutes les cultures estivales, les bords de parcelles, les terrains vagues… Il a été repéré dans des champs de maïs, des dérobées, des prairies et même dans des fourrages stockés (ensilages et enrubannages). « Nous en avons retrouvé dans des dérobées ou des prairies en hiver alors que cette plante n’est pas censée se développer quand il fait froid », souligne Émilie Turmeau d’Elvup, dans l’Orne. « Un éleveur en a même retrouvé sur un tas de fumier sans savoir si les graines provenaient de chez lui ou de la paille qu’il a achetée. »

Une plante très toxique voire mortelle

« Quand un bovin en consomme, son comportement général est modifié. Ses performances de production de lait ou viande et de reproduction baissent. Le datura peut provoquer des problèmes digestifs, respiratoires et cardiaques voire la mort de l’animal », décrit Émilie Turmeau. Il n’existe aucun antidote.

Ne surtout pas laisser monter à graine

La consigne est claire : il ne faut surtout pas laisser monter à graine les daturas. « Une capsule de datura peut produire jusqu’à 500 graines et un pied jusqu’à 5 000 graines. Une graine peut survivre plus de 80 ans dans le sol », explique Arvalis.

« Sur maïs, les herbicides anti-dicotylédones ont une efficacité satisfaisante », précise Sylvie Nicolier, d’Arvalis. « Cependant, la réussite du programme de désherbage peut être remise en cause par les levées échelonnées du datura qui se poursuivent tant que la culture ne couvre pas le sol. » Le problème est que la germination des graines de datura s’étale dans le temps.

« Les zones plus claires telles que les fourrières, les passages d’enrouleurs, des défauts d’implantation de la culture dus à des ravageurs doivent être particulièrement surveillées », préconise Sylvie Nicolier.

Un arrachage manuel s’impose

Si vous repérez des pieds, il est donc impératif de s’en débarrasser manuellement. Mais attention : cette plante est aussi toxique pour l’homme ! L’usage de gants est impératif. « Il ne faut pas laisser les pieds dans la parcelle parce que des graines non matures au moment de l’arrachage peuvent terminer leur cycle et venir enrichir le stock grainier de la parcelle. De plus, la plante repique facilement. »

Par ailleurs, il ne faut pas brûler les pieds parce que la fumée est toxique. L’idéal est par conséquent de rapporter les pieds dans votre exploitation et de les laisser sécher.

Peu de méthodes très efficaces pour détruire les graines

Le compostage ne semble pas suffire pour détruire les graines. « Après 1 000 heures de compostage, seulement la moitié des graines seraient détruites », indique Émilie Turmeau. Des études vont être menées par Arvalis pour savoir si les graines résistent après un passage dans un méthaniseur (projet Métadatura).

Le gel, quant à lui, détruit la plante mais pas les graines. Le désherbage mécanique donne des résultats contrastés. Le labour est inefficace. « La graine peut germer à une profondeur supérieure à 10 cm », prévient Émilie Turmeau.

« Profiter d’une interculture derrière une culture d’hiver pour réaliser des faux semis suivis de destructions mécaniques peut permettre de réduire le stock grainier, si le climat de l’été est favorable », glisse Sylvie Nicolier.

Repères

Originaire du Mexique et Sud-Ouest des États-Unis, le datura (Datura stramonium) est une plante annuelle de la famille des solanacées. Elle germe d’avril à septembre. Sa floraison intervient généralement de juillet à septembre. « Nous avons trouvé des daturas fleuris en février », rapporte cependant Émilie Turmeau. « Le changement climatique est peut-être responsable de l’étalement de sa période de floraison. » Ses fruits sont mûrs en automne.

Les plus lus

<em class="placeholder">Daniel Rondeau (à gauche) est beaucoup plus serein depuis qu’il s’est réassocié avec Amaury Bourgeois et Raymond Papin (absent sur la photo). </em>
« Je me suis réassocié avec deux voisins, après avoir délégué l'alimentation et les cultures en Vendée »

Le Gaec Les 3 B, en Vendée, s’est constitué le 1er avril 2024. Daniel Rondeau s’est de nouveau associé, après…

<em class="placeholder">guillaume rivet, éleveur dans les deux-sèvres</em>
Organisation du travail : « Nous avons robotisé la traite pour anticiper le départ à la retraite de mon père dans les Deux-Sèvres »

Le Gaec Privalait, dans les Deux-Sèvres, tourne entre mère et fils depuis bientôt deux ans. La robotisation de la traite, en…

<em class="placeholder">« L’herbe pâturée est la plus économique car, plus il y a de stock, plus les charges de mécanisation augmentent », soulignent Sébastien Le Goff et Julie Sylvestre.</em>
Diagnostic de système fourrager : « Nous avons prouvé la résilience de notre élevage face aux aléas climatiques dans le sud du Morbihan »

Au Gaec de Coët Cado, dans le Morbihan, pour s’assurer de la résilience de leur système fourrager aux aléas, les associés ont…

Carte de la zone régulée FCO3, en date du 19 décembre 2024.
FCO 3 : fin décembre, la maladie continue de progresser

À date de jeudi 19 décembre 2024, le ministère de l'Agriculture annonce 8 846 cas de fièvre catarrhale ovine sérotype 3.…

%agr
« Finies les fièvres de lait avec notre ration pré-partum base foin à BACA négatif pour nos vaches taries »

Le Gaec de Goirbal dans le Morbihan a modifié la composition de la ration de ses vaches taries, qui atteint désormais un Baca…

Selfie de Yohann Allain dans son champ avec ses vaches laitières.
« J’espère que mon salarié deviendra mon associé sur mon exploitation laitière en Loire-Atlantique »

À la SCEA du Chêne Vert, en Loire-Atlantique, après le départ à la retraite de son père, Yohann Allain a modernisé sa salle de…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière