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[Coronavirus] La transformation laitière bouleversée par le Covid-19

En plein pic de production laitière, les usines doivent collecter et transformer, tout en réorientant leur activité, avec moins de personnel : un défi de taille !

tank à lait
© J. Chabanne

En France, les mesures de confinement prises pour enrayer la propagation du virus ont de nombreuses conséquences pour les activités laitières de la fourche à la fourchette.

Les acteurs de la filière sont sur le front pour assurer la collecte, la transformation, les analyses en laboratoire et l’acheminement des produits laitiers vers les magasins. « Les ministres sont à l’écoute et réactifs pour nous permettre d’assurer cette continuité, avec des adaptations réglementaires notamment », pointent les transformateurs laitiers.

Les laiteries mettent en place des mesures de sécurité pour protéger leurs salariés. Par rapport au manque de personnel, « nous prévoyons de rationaliser le travail. C’est-à-dire d’arrêter les fabrications de petites séries pour nous concentrer sur les marchés de gros volume », indique un transformateur. L’interprofession a demandé à l’État que « les secteurs agricole et agroalimentaire soient considérés comme prioritaires pour les facilités de déplacement, d’obtention de masques et de garde d’enfants », indique Caroline Le Poultier, directrice du Cniel.

Effondrement du débouché de la RHF

Les mesures de confinement ont provoqué une chute des débouchés pour la restauration hors foyer (RHF), entre 60 et 80%. « À l’inverse, la demande de la grande distribution (GMS) explose, d’environ 30 % en moyenne », estime Gérard Calbrix, économiste à Atla, association de la transformation laitière française. Les consommateurs ont fait des stocks et l’ampleur de cette demande pourrait se tasser dans les semaines à venir. « Et puis en confinement, avec moins d’activité physique, la consommation est forcément moins élevée. » Les transformateurs, les chaînes logistiques et les transporteurs doivent donc complètement réajuster leurs circuits.

Les transformateurs l’assurent, il y aura de la solidarité entre laiteries : des échanges, du travail à façon… « Entre les petites entreprises et les plus polyvalentes, entre celles spécialisées en RHF et les autres. L’objectif de la filière est de répondre aux demandes de la distribution », souligne Caroline Le Poultier. C'est le cas de Sodiaal dans le Grand Est :

Appel à lever le pied sur la production

Des laiteries appellent les éleveurs à écrêter le pic de production, préviennent de perturbations dans la collecte voire de suspension de collecte, et certaines évoquent jusqu'à -20 % de besoin de collecte. Dans les exploitations, on commence à anticiper des réformes.

Les acteurs de la filière demandent à Bruxelles un accompagnement financier et d’être prêt à actionner les outils de gestion des marchés ; l’aide au stockage privé notamment. L'EMB - European Milk Board - demande à Bruxelles un plan de réduction de la production laitière.

Le Cniel a lancé deux autres demandes pour écrêter le pic de collecte : "pouvoir repousser la date de fin des dons alimentaires (habituellement au 15 février), et inciter financièrement au tarissement précoce (6 mois au lieu de 7 mois)", indique Thierry Roquefeuil, président du Cniel.

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