La traçabilité des vaches au pâturage devient possible
La mise au point par l’Institut de l’élevage d’un algorithme transformant les données GPS des colliers connectés en temps de pâturage rend désormais possible la traçabilité du pâturage.
La mise au point par l’Institut de l’élevage d’un algorithme transformant les données GPS des colliers connectés en temps de pâturage rend désormais possible la traçabilité du pâturage.
« Il y a des intérêts en élevage laitier à pouvoir suivre automatiquement l’accès au pâturage, souligne Adrien Lebreton, de l’Institut de l’élevage (1). L’objectif pour demain est de pouvoir certifier automatiquement, sans saisie par l’éleveur, les conditions à remplir pour les cahiers des charges « lait de prairie » et de permettre à l’éleveur de suivre plus facilement le pâturage. Cela pourrait permettre aussi de développer une application pour le consommateur qui, via un QR code, pourrait être informé sur les élevages livrant une laiterie. »
Des colliers connectés relevant les coordonnées GPS des animaux et les renvoyant régulièrement à un serveur sécurisé sont déjà disponibles. L’Institut de l’élevage, à partir des données fournies par le collier Digitanimal, a développé un algorithme qui transforme les données de localisation en temps de pâturage. La solution a été testée sur la ferme expérimentale de Derval (44) et le Centre d’élevage de Poisy (74), qui présentent des systèmes différents (robot/salle de traite, durées de pâturage différentes). Elle a ensuite été déployée dans 23 fermes très diverses de la Manche et de l’Aveyron, pour co-construire la solution dans ses services rendus (certification, monitoring du pâturage et du troupeau) et réfléchir aux données à partager avec les consommateurs, via notamment des enquêtes individuelles et collectives.
Une solution très performante pour estimer le temps de pâturage
Les premiers résultats sur les fermes expérimentales montrent que la solution (collier + algorithme) est très performante pour estimer le temps de pâturage. À Derval, l’erreur de prédiction sur 37 jours n’est que de 17 minutes par jour. À Poisy, sur 48 jours, l’erreur est de 50 minutes par jour. Sur les fermes, les premiers résultats dans la Manche uniquement montrent que la couverture réseau au pâturage et en bâtiment est le premier facteur limitant au déploiement de la solution.
Il est aussi indispensable que le collier soit multiservices. « Pour que les éleveurs l’adoptent, il faut qu’il puisse servir à la certification, mais aussi au monitoring du pâturage, pour la fréquentation intra-paddocks…, et au monitoring du troupeau, à l’identification, la détection des chaleurs, l’activité… », insiste Adrien Lebreton. Les éleveurs ne se sentent par contre pas plus « fliqués » avec cette méthode de certification.
« L’analyse complète des enquêtes individuelles et collectives permettra de mieux définir les attentes multiservices des éleveurs. » Les laiteries et les consommateurs seront également enquêtés pour définir leurs attentes autour de la traçabilité au pâturage. La solution pourrait aussi évoluer pour répondre au problème de couverture réseau et aller vers plus de multiservices.