NETTOYAGE DE LA MAMELLE L’ÉTÉ
LA SIMPLIFICATION EST POSSIBLE MAIS PAS PARTOUT
Une étude a été
menée auprès de vingt-cinq élevages pour estimer l’impact
d’un arrêt de la préparation des mamelles l’été ou de
la mise en place d’une préparation à sec.
La simplification de l’hygiène des trayons permet de gagner 15 à 20 % de temps de traite. C’est l’un des constats d’une enquête menée auprès de vingt-cinq élevages des Pays de la Loire et de Normandie, présentée lors d’une journée sur la réduction du travail d’astreinte le 26 février dernier à Rennes. « Cela représente environ 10 minutes par traite donc reste tout de même limité », tempère Philippe Roussel, de l’Institut de l’élevage.
Cette simplification est possible mais pas dans tous les élevages. « Elle doit être réfléchie en fonction de la propreté des animaux, de l’hygiène du bâtiment, de la qualité du lait, des mammites… car elle n’est pas sans risque sur la qualité du lait. Il est important aussi de se donner des garde-fous, c’est-à-dire de se fixer des seuils d’alerte au niveau butyriques et cellules, et si ces seuils sont franchis de revenir aux pratiques antérieures. »
DE BONS RÉSULTATS MAIS…
L’étude a porté sur deux types de simplification des pratiques: l’arrêt de la préparation des mamelles avant la traite en période estivale (dix élevages suivis), la mise en place d’une préparation à sec (à l’aide d’un papier à usage unique sans lavage au préalable) associé à l’absence de désinfection des trayons en fin de traite (quinze élevages suivis).
L’Institut a regardé les résultats qualité de ces troupeaux sur les deux années précédant l’enquête. Il s’est aussi penché sur l’évolution des résultats en les comparant à des élevages témoins appariés en fonction du zonage, des résultats, de la période de vêlage… « La préparation des trayons à sec donne de bons résultats sur le plan de la qualité du lait (germes, butyriques, cellules) au regard des résultats des exploitations environnantes ; et la dynamique des infections mammaires ne paraît pas non plus affectée par cette pratique, constate Philippe Roussel. Cette pratique satisfait par ailleurs pleinement les attentes des éleveurs enquêtés en matière de gain de temps et de réduction de la pénibilité. »
DÉTÉRIORATION TEMPORAIRE
Les résultats sont un peu plus mitigés avec l’arrêt de la préparation à la traite. Si l’impact sur les germes est très faible (18400 germes contre 15000) et nul sur les butyriques, on a par contre une détérioration temporaire des comptages cellulaires en phase estivale (241 000 cellules contre 215 000 avec des pénalités dans sept exploitations sur dix).
« Cette dégradation est liée en grande partie à l’augmentation du nombre de vaches infectées. Mais une fois la phase d’arrêt terminée, les résultats cellulaires retournent à leur niveau initial, favorisé en partie par un groupage des vêlages à l’automne. » Autre avantage, qui vient s’ajouter au gain de temps : ces deux pratiques permettent une réduction des coûts de production, même en cas de pénalisation momentanée. ■
MISE EN GARDE
La suppression de l'hygiène
avant la traite est à proscrire
en cas de :
■ vaches sales ;
■ présence d'ensilage d'herbe
dans la ration avec couchage
en bâtiment ;
■ plus de 1 000 butyriques ;
■ plaies sur les trayons : dans
ce cas, maintien du pré-trempage
afin de maîtriser les
risques d'infection.