La règle de trois
Elle n'est plus toute jeune avec ses quatre lactations derrière elle et son cinquième veau qu'elle va faire dans la soirée. Et comme elle a fait une fièvre vitulaire l'an dernier l'éleveur lui fait avaler deux grosses gélules contenant du calcium au début du travail. Le vêlage traine un peu en longueur et voilà le veau né, en forme, mais un peu plus tard que prévu. Complémentée de la sorte non pas avec une gélule de calcium comme préconisé par le vendeur mais avec deux, il n'y a sans doute rien à redouter et tout le monde va au lit.
Comateuse !
Le lendemain matin, la vache est comateuse, allongée dans la case. C'est là que j'arrive pour tenter de rétablir la situation. Pendant la perfusion d'un flacon et demi de calcium injectable - car la belle est d'un grand format - nous discutons des raisons de cette déroute. J'avance que peut-être la vache n'a réellement avalé que la première gélule et recraché la deuxième… mais non ! J'avance que peut-être l'assimilation de cette forme de calcium n'est pas assez rapide pour arrêter une fièvre de lait qui est en route avant même l'expulsion du veau et j'avance aussi que peut-être la dose de calcium n'est pas suffisante car disais-je, le minimum serait d'administrer 45 à 50 grammes de calcium élément rapidement assimilable quelques heures avant puis après le vêlage puis encore à intervalles de 8 à 12 heures.
Voilà la boîte devant mes yeux. J'y lis comme vous que le produit en question est "destiné à réduire les déficiences en calcium des vaches laitières au moment du vêlage", que le calcium est issue de "coquilles marines calcaires" et qu'il faut "un bolus avant ou après le vêlage". Oui mais… avec 22% de calcium élément dans un bolus de 55 grammes, il n'y a que 12 grammes de calcium par bolus et celui-là n'est pas particulièrement assimilable. Cherchez l'erreur. Une seule mention me parait valable : "en cas de fièvre vitulaire, contactez votre vétérinaire". Voilà au moins une promesse tenue !