La race pie rouge « s’holsteinise » tout en préservant ses atouts
Partie d’une race mixte, l’armoricaine, la vache pie rouge s’est au fil du temps spécialisée en lait, à la faveur de croisements avec les races Rotbunt, MRY et surtout red Holstein.
Partie d’une race mixte, l’armoricaine, la vache pie rouge s’est au fil du temps spécialisée en lait, à la faveur de croisements avec les races Rotbunt, MRY et surtout red Holstein.
« La race pie rouge part d’un noyau d’éleveurs bretons qui ont choisi de croiser leurs vaches armoricaines avec des pie rouge allemandes (Rotbunt) et hollandaises (MRY) dans les années 1960-1970 », relate Rémi Briant, le président de l’organisme de sélection et de l’association d’éleveurs France Pie Rouge. L’orientation laitière s’est renforcée avec l’introduction de sang red Holstein à partir des années 1980.
« La pie rouge est désormais quasiment à 100 % en sang red Holstein. Elle a perdu son côté mixte au profit du potentiel laitier. Mais nous avons fait en sorte de garder ses qualités en termes de robustesse, longévité et taux. » Les 8 310 pie rouge inscrites au contrôle laitier en 2021 ont produit 7 366 kg de lait à 42,6 g/l de TB et 33,4 g/l de TP en 305 jours.
Du lait des taux et de l’état corporel
Le choix de taureaux red Holstein correspondant aux objectifs de sélection permet de se différencier de la red Holstein. « Contrairement à la Holstein, nous recherchons des animaux avec une note d’aspect plutôt négative, c’est-à-dire des animaux moins anguleux. Leur index d'état corporel doit être positif », décrit Rémi Briant.
Chaque année, l’organisme de sélection propose une dizaine de taureaux pie rouge issus du schéma d’Evolution complétés par trois ou quatre taureaux rouges d’Allemagne ou des Pays Bas, mais toujours de type hollandais, à savoir : positifs en lait, très bons taux, bons en état corporel, et de la capacité, surtout dans la largeur.
Le saviez-vous ?
Le sans cornes est également un critère sélectionné depuis plus de vingt ans pour la pie rouge. « Aujourd’hui, 80 % des taureaux mis en service sont porteurs du gène sans cornes, estime Rémi Briant. Notre objectif est d’atteindre 100 % d’ici deux ans. Dans un contexte où le bien-être animal prend de plus en plus d’importance, nous considérons que c’est devenu indispensable. »