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Monotraite et bien-être des vaches
La mamelle s´adapte en cours de lactation

Le passage à une traite par jour en début de lactation entraîne un léger inconfort dû à l´état mammaire, qui s´estompe au cours de la lactation.


Deux essais, menés à la ferme expérimentale de Trévarez(1) dans le Finistère, ont porté sur les effets de la monotraite (une traite par jour) sur le bien-être des vaches laitières. Les essais, conduits sur toute la lactation, ont montré qu´au cours des premiers mois de monotraite, les vaches laitières ressentent un léger inconfort, dû à une pression mammaire plus importante. Puis les vaches s´adaptent à ce nouveau rythme, plus ou moins rapidement, selon que leur mamelle est apte à garder une grande quantité de lait ou pas.
D´autre part, les vaches s´adapteraient plus rapidement à la monotraite quand elles sont au pâturage que quand elles sont en bâtiment. « Ceci reste à confirmer et à expliquer par de nouvelles observations », précise Anne Brulé, de l´Institut de l´élevage.

En monotraite, l´activité des vaches se décale
Le premier essai, en bâtiment, a couru de septembre 2001 à juin 2002 (vêlage d´automne). Pour le deuxième, démarré en février 2003 (vêlage de printemps), les vaches étaient au pâturage. « On s´est aperçu que les animaux décalaient leurs activités dans la journée, particulièrement en début de lactation. A cause de la pression mammaire, les vaches traites une fois par jour se couchent moins avant la traite du matin que les vaches traites deux fois. Après la traite du matin, fatiguées, les vaches monotraites se couchent au lieu d´aller manger. Elles vont manger au moins une heure plus tard que les vaches traites deux fois. En cours de lactation, ce décalage s´estompe sans disparaître totalement. Au pâturage, le décalage est moindre. On l´explique par le fait que la prairie est un sol plus moelleux que des logettes », détaille Anne Brulé.
L´observation des activités a surpris les chercheurs : « Les vaches traites une fois par jour avaient plus de contacts (se grattaient, se léchaient) que celles traites deux fois, notamment au pâturage. On suppose que la suppression d´une traite engendre le besoin d´une activité supplémentaire ».

Pour les deux essais, après un à deux mois de monotraite, des observations ont porté sur l´agitation en salle de traite, pendant le nettoyage, la pose des griffes et la traite. « Dans l´essai en bâtiment, l´agitation du lot monotraite était plus importante que celle du lot deux traites. Par contre, au pâturage, aucune différence entre les deux lots n´a été constatée », indique Anne Brulé.
Les mamelles du lot monotraite sont plus dures que celles du lot deux traites en tout début de lactation. Cette différence persiste au deuxième et troisième mois de lactation dans l´essai en bâtiment, mais pas dans celui au pâturage. De même, en bâtiment, les pertes de lait sont plus fréquentes dans le lot monotraite même après un ou deux mois de traitement, alors qu´au pâturage cette différence n´est plus observable après un ou deux mois. « On peut supposer qu´au pâturage, le fait que les vaches fassent plus d´exercice et de déplacements a un impact positif sur la tension mammaire ». Enfin, Anne Brulé conseille, pour améliorer la capacité d´adaptation des vaches, de sélectionner les animaux dont la mamelle a une bonne capacité de rétention du lait.



(1) Les deux essais ont été menés par l´Institut de l´élevage et l´EDE de la Chambre d´agriculture du Finistère.

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