Aller au contenu principal

"J'intercale une avoine sans labour entre deux prairies"

Le renouvellement de vos prairies peut également être réalisé grâce à une alternance avec une céréale. Grâce au pouvoir étouffant de l’avoine, il est possible de semer en automne une prairie sous couvert et de profiter du pâturage de la parcelle dès le début du printemps.

Dans la Manche, Étienne Legrand affûte ses méthodes de renouvellement des prairies depuis une vingtaine d’années. « Au vu des conditions climatiques actuelles, je suis devenu adepte de l’implantation de prairie sous couvert au mois de septembre. La prairie a tout le temps pour s’implanter pendant le printemps et se trouve disponible pour être pâturée l’été », explique l’éleveur bio.

Pour les parcelles proches de son bâtiment ou si, administrativement elles ne peuvent pas être labourées, la technique est désormais bien rôdée et sans labour. En septembre, Etienne Legrand passe la déchaumeuse à disque sur la prairie à renouveler. Il y implante ensuite directement 100 kg/ha de semences d’avoine de sa propre production, puis 35 kg/ha de mélange prairial à base de trèfles blanc et ray-grass anglais, paturin des prés, fétuques des près et fléole, auxquels s’ajoute en zone séchante du dactyle (200 à 250 €/ha) par un second passage. « Je sème en deux fois car je fais avec le matériel que j’ai sur la ferme. Avec un semoir à double trémie, il est possible de tout faire en une fois », décrypte-t-il.

 

 

 

« Cette année j’ai également ajouté de la chicorée. L’essai a été très concluant, se réjouit le producteur. Les vaches pâturent l’avoine dès février/mars pour ensuite donner place à la nouvelle prairie en tout juste six mois »

Ce semis d’automne sous couvert de céréales présente aussi d’autres atouts : les vaches sont particulièrement friandes de l’avoine ; la céréale protège la prairie du passage des animaux, du froid en hiver et draine le sol. Etienne Legrand a également essayé le renouvellement des prairies via un mélange de ray-grass italien et de colza fourrager pâturés en hiver. Mais la technique ne s’est pas avérée très satisfaisante : le ray-grass revient toujours.

 

Fiche élevage

80 vaches laitières

100 hectares dont 5 ha en maïs, 5 ha en céréales et le reste en herbe

Un salarié à temps plein

Cinq ans de prairies et deux ans de céréales

Sur les prairies plus éloignées, Etienne Legrand détruit ses prairies tous les cinq ans, pour éviter qu’elles ne soient classées prairies permanentes dans le cadre de la Pac*. Le renouvellement de la prairie se fait alors sur deux années. « Même une bonne prairie pouvait être renouvelée », admet l’éleveur.

Sa rotation de culture comprend alors, après un labour de l’ancienne prairie, un maïs suivi de céréales grains (100kg d’épeautre, 100kg de féveroles et 50kg d’avoine) implanté fin octobre, début novembre en semis direct après labour. La prairie (luzerne trèfles violet et blanc, dactyle, ray-grass anglais, fétuque des prés et fléole) est par la suite implantée en septembre sous couvert d’un méteil pour ensilage composé de seigle fourrager, de vesce et de pois. Après les céréales il n’y a pas de labour mais « je fais plusieurs déchaumages, maximum trois », explique le producteur.

Des essais avaient été réalisés sans labour de la prairie mais sans grand résultat faute de matériel adéquat. « Beaucoup de rumex réapparaissaient », explique le producteur.

*Dans le cadre de la Pac, une prairie temporaire devient automatiquement une prairie permanente au bout de cinq ans sans changement cultural

.

Les plus lus

<em class="placeholder">Daniel Rondeau (à gauche) est beaucoup plus serein depuis qu’il s’est réassocié avec Amaury Bourgeois et Raymond Papin (absent sur la photo). </em>
« Je me suis réassocié avec deux voisins, après avoir délégué l'alimentation et les cultures en Vendée »

Le Gaec Les 3 B, en Vendée, s’est constitué le 1er avril 2024. Daniel Rondeau s’est de nouveau associé, après…

<em class="placeholder">guillaume rivet, éleveur dans les deux-sèvres</em>
Organisation du travail : « Nous avons robotisé la traite pour anticiper le départ à la retraite de mon père dans les Deux-Sèvres »

Le Gaec Privalait, dans les Deux-Sèvres, tourne entre mère et fils depuis bientôt deux ans. La robotisation de la traite, en…

<em class="placeholder">« L’herbe pâturée est la plus économique car, plus il y a de stock, plus les charges de mécanisation augmentent », soulignent Sébastien Le Goff et Julie Sylvestre.</em>
Diagnostic de système fourrager : « Nous avons prouvé la résilience de notre élevage face aux aléas climatiques dans le sud du Morbihan »

Au Gaec de Coët Cado, dans le Morbihan, pour s’assurer de la résilience de leur système fourrager aux aléas, les associés ont…

Carte de la zone régulée FCO3, en date du 19 décembre 2024.
FCO 3 : fin décembre, la maladie continue de progresser

À date de jeudi 19 décembre 2024, le ministère de l'Agriculture annonce 8 846 cas de fièvre catarrhale ovine sérotype 3.…

<em class="placeholder">Brice Minot, Vincent Colas et Cyrille Minot, trois des quatre associés du Gaec des forges, en Côte-d&#039;Or</em>
Élevage laitier : « Nous cherchons de la productivité et de l’autonomie pour rentabiliser nos installations en Côte-d’Or »

Au Gaec des forges, en Côte-d’Or, les associés ont robotisé pour mieux organiser le travail. La recherche d’un bon prix du…

Selfie de Yohann Allain dans son champ avec ses vaches laitières.
« J’espère que mon salarié deviendra mon associé sur mon exploitation laitière en Loire-Atlantique »

À la SCEA du Chêne Vert, en Loire-Atlantique, après le départ à la retraite de son père, Yohann Allain a modernisé sa salle de…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière