« Je distribue des graines de soja et de pois toastées au robot »
L'hiver dernier, au Gaec de l'Uvry en Meurthe-et-Moselle, les laitières ont été complémentées au robot avec des graines de soja et de pois toastées. Elles corrigent la ration à l’auge constituée majoritairement d’ensilage de luzerne et de maïs.
L'hiver dernier, au Gaec de l'Uvry en Meurthe-et-Moselle, les laitières ont été complémentées au robot avec des graines de soja et de pois toastées. Elles corrigent la ration à l’auge constituée majoritairement d’ensilage de luzerne et de maïs.
« Notre installation de stockage dispose de deux cellules, une avec un mélange 50 % soja et 50 % pois, et l’autre avec uniquement des graines de pois pures. Nous n’avons pas pris le risque de stocker le soja en pur en raison de sa teneur en matière grasse. Une fois broyé, il risque de prendre en bloc et d'empêcher l’écoulement dans les vis », témoigne Pierre Valance, l'un des associés du Gaec de l'Uvry en Meurthe-et-Moselle.
Nous avons préféré les toaster afin d’éliminer les facteurs antinutritionnels et d’augmenter la part de protéines assimilables dans l’intestin. Le coût de ce procédé est de 56 €/t. Le toastage améliore aussi la conservation des graines. « Nous gardons facilement les graines de soja toastées et broyées quatre à six semaines, sans problème de rancissement. Les graines sont aussi plus appétentes : nous n’avons presque plus de vache à pousser au robot et nous avons gagné 0,2 traite/VL/j au niveau de la fréquentation. » Les meilleures vaches reçoivent jusqu’à 2,3 kg de soja toasté et 5 kg de pois toasté par jour au robot.
Le TP a été dégradé avec l’introduction des graines
Les laitières ont tourné en moyenne à 26,5 kg de lait/VL/j l'hiver dernier, en cohérence avec la ration distribuée (19 kg d'ensilage de maïs, 23 kg d'ensilage de luzerne, 1,5 kg de triticale, 1,8 kg de graines de soja toastées et 2,1 kg de graines de pois toastées). Le taux butyreux autour de 40 g TB/kg de lait s’est maintenu par rapport aux résultats habituels du troupeau. « En revanche, nous avons constaté une baisse de presque 3 points du taux protéique. Le TP arrivait difficilement à atteindre 30 g/kg malgré un bon équilibre de la ration (95 g PDI/UFL) et un bon état corporel des vaches. Cela s'explique sans doute en partie par le déficit important en méthionine de la graine de soja. Mais il reste néanmoins difficile de conclure, d'autant que nous avons aussi modifié la ration hivernale des laitières en incorporant notamment davantage d'ensilage de luzerne et moins d'ensilage de maïs.
Toutefois, différents essais expérimentaux ont déjà révélé un effet dépressif de la graine de soja sur le TP, mais moins marqué ! », conclut Pierre Valance.