Garder le contrôle sur les cellules
Les cellules coûtent cher et augmentent la charge de travail.
Aujourd’hui, la prévention reste essentiellement basée sur l’hygiène.
Demain, la notion de résistance des animaux devrait prendre
de l’importance.
mammaire, souvent inapparente, seulement caractérisée par la présence,
en quantité variable et irrégulière, de cellules inflammatoires.
Depuis quatre à cinq ans, on constate une augmentation des concentrations cellulaires de tank. Une explication souvent avancée est l’agrandissement des troupeaux. Des éléments plus conjoncturels liés au prix du lait ou aux rallonges de fin de campagne y ont également contribué ,entraînant des modifications des stratégies de réforme, une surcharge des bâtiments ou l’abandon de pratiques préventives.
À l’avenir, avec une plus forte volatilité des prix, la fin des quotas et la mise en place de prix différenciés, ce phénomène risque de s’amplifier et de rendre la maîtrise des cellules plus chaotique. Les cellules peuvent gêner les transformateurs en entraînant une modification des matières azotées pour les fabrications fromagères, ou des problèmes de goût sur le beurre ou le lait gardés longtemps. Mais les cellules sont avant tout un problème d’éleveurs. Elles sont la partie émergée de l’iceberg. Le vrai problème, c’est les mammites. Les cellules sont simplement le signe d’une réaction inflammatoire liée à une infection de la mamelle, et le seul critère mesuré.
Mais ces mesures de concentrations cellulaires fournissent de nombreuses informations sur les infections mammaires du troupeau, à qui sait les interprêter. « Les éleveurs ont trop tendance à se focaliser sur les vaches infectées, alors que l’important c’est que les animaux sains restent sains, explique Luc Durel, vétérinaire. La situation est plus préoccupante si 60 % des vaches du troupeau sont à plus de 300 000 cellules, que si trois vaches sont à un million. »
Aujourd’hui, la prévention est essentiellement basée sur des mesures d’hygiène: entretien de la machine à traire, nettoyage/essuyage/désinfection des trayons, technique de traite, densité animale et ambiance du bâtiment, entretien du couchage… De gros progrès ont été faits depuis quinze vingt ans. Mais la difficulté avec les cellules, c’est qu’il n’y a jamais rien d’acquis. « Dès que les règles d’hygiène ne sont plus appliquées, tout est remis en cause : il n’y a pas de capitalisation», souligne Francis Séryes de Filière Blanche.
À l’avenir, cela devrait changer: la prévention ne sera plus essentiellement basée sur l’hygiène. « La notion de résistance, avec notamment les perspectives offertes par la sélection génomique, devrait prendre de l’importance, et l’amélioration génétique a l’avantage de se capitaliser de génération en génération. » Indépendemment de la génomique, la création d’un index synthétique « Santé de la mamelle », disponible début 2012, devrait donner un coup de pouce à ce levier génétique. Des vaches qui se défendent mieux et plus rapidement, ça fait rêver !
SOMMAIRE
Page 30 : Le taux cellulaire se dégrade depuis 2005 Résultats des laboratoires
Page 32 : Les cellules, thermomètre de la santé mammaire Réaction inflammatoire suite à une infection
Page 40 : Six clés pour prévenir les infections mammaires De l’hygiène de traite à la réforme des vaches incurables
Page 44 : Renforcer les défenses cellulaires par la conduite d’élevage Stress, vitamine E et sélénium, acétonémie...
Page 46 : «Nous avons élaboré un protocole avec notre véto» Au Gaec des Fenassiers, dans les Côtes-d’Armor
Page 50 : Un index santé de la mamelle disponible en 2012 Sélection génétique
Page 52 : Limiter l’impact du robot de traite sur les cellules Après sa mise en route
Page 54 : Un vaccin contre les mammites à coliformes et staphylocoques Renforcer la résistance