Fertilisation : La ferme de Trévarez est en quasi-autonomie
La ferme expérimentale des chambres d’agriculture de Bretagne couvre la quasi-totalité des besoins en azote, phosphore et potasse avec ses fumiers et lisiers.
La ferme expérimentale des chambres d’agriculture de Bretagne couvre la quasi-totalité des besoins en azote, phosphore et potasse avec ses fumiers et lisiers.
La station expérimentale de Trévarez, dans le Finistère, conduit deux systèmes laitiers distincts : l’un en conventionnel avec un cheptel de 130 vaches, l’autre en bio avec 65 laitières. Les vaches sont sur logettes avec substrat de sciure de bois et les génisses sur litière accumulée. Depuis 2018, le système conventionnel est engagé dans une démarche bas carbone. La station établit le plan de fumure avec le logiciel MesParcelles des chambres d’agriculture. Le système conventionnel dispose de 800 tonnes de fumier et 1 200 m3 de lisier. Le fumier est principalement destiné au maïs, qui est conduit avec un objectif de rendement de 14 à 16 tMS/ha. Il est pesé sur le pont bascule de la station et apporté, à raison de 30 t/ha, deux mois avant le semis si la portance des sols le permet. Ce qui n’a pas été le cas cette année. Seules les parcelles tardives reçoivent un complément de 18-46. Du fumier est également apporté à la culture de betterave et sur certaines prairies en fin d’été-automne. Les surfaces en herbe sont fertilisées avec le lisier, légèrement dilué (2,5 g/kg d’azote total). Un premier apport (25-30 m3/ha) est effectué sur les parcelles pâturées par les vaches laitières environ trois semaines avant la mise à l’herbe pour limiter les problèmes d’appétence. Les prairies de fauche et les pâtures éloignées reçoivent du lisier (à la même dose) avant le premier cycle et/ou après les première et deuxième coupes selon les disponibilités.
L’épandage est majoritairement délégué
Au total, seuls 24 hectares de prairies bénéficient d’un apport d’azote minéral (50 U) sous forme d’ammonitrate ou de binaire (28-0-24). Les apports d’engrais minéraux sont surtout effectués sur céréales (120 U en 3 passages) où les épandages de matière organique sont moins faciles à réaliser du fait des conditions pédoclimatiques de la station. Elle reçoit 1 200 mm de pluie par an. Le système bio est conduit selon les mêmes modalités de fertilisation, mais avec davantage de lisier proportionnellement (1 100 m3 pour 200 t de fumier) et quelques difficultés supplémentaires de gestion des effluents liées à l’éclatement du foncier.
L’épandage des fumiers est délégué à l’ETA locale. Ils sont incorporés à l’aide d’un outil à disques avant le labour. Les lisiers sont épandus soit par les techniciens de la station soit par l’ETA, dans les deux cas avec une tonne à pendillards. Le bâtiment principal est équipé d’un séparateur de phase mécanique qui permet d’homogénéiser le lisier. Dans le cadre de la démarche bas carbone, la station envisage de faire des épandages par injection pour limiter davantage encore les pertes d’azote.
Des analyses de sol de contrôle tous les cinq ans
Les apports d’effluents satisfont la quasi-totalité des besoins en éléments N, P et K. La ferme achète 6 tonnes d’ammonitrate, 4,5 tonnes de binaire et 1,2 tonne de chlorure de potasse. Dans chaque parcelle, l’évolution de la fertilité est contrôlée tous les cinq ans par une analyse de sol. Les techniciens vérifient tout particulièrement les niveaux de pH qui sont naturellement acides. Pour les maintenir proches de 6,2 des apports de sables calcaires sont effectués tous les cinq ans. Les parcelles sont riches en matière organique (6,7 %). Pour limiter les pertes en éléments fertilisants, des couverts sont mis en place à l’issue des récoltes de céréales et de maïs fourrage si aucune culture n’est prévue avant l’hiver.
Chiffres clés
215 ha de SAU pour 2 systèmes
Conventionnel
Bio