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Filière lait
« Entre 75 000 et 61 000 exploitations laitières en 2012 » selon l´Institut de l´élevage

A l´horizon 2012, le nombre d´élevages laitiers pourrait se situer entre 75 000 et 61 000 selon le niveau de baisse du prix du lait et le taux de départs précoces.


Quel sera le visage de la France laitière à l´horizon 2010-2012 ? L´Institut de l´élevage propose des représentations possibles en tenant compte des impacts éventuels de la réforme de la Pac. Le point avec Christophe Perrot, du département Economie à l´Institut de l´élevage.
Christophe Perrot - Si la baisse du prix du lait reste modérée (baisse de 10 % compensée par les aides), l´impact de la réforme de la Pac sur les exploitations laitières sera lui-même limité. La situation démographique, les contraintes de production, les autres opportunités dans certaines régions. laissent penser que le nombre d´exploitations laitières pourrait passer de 118 000 en 2000 à 75 000 en 2012.
Avec une baisse du prix du lait plus forte, de l´ordre de 20 %, la diminution du nombre d´éleveurs sera encore plus rapide et plus conséquente dans certaines catégories d´exploitations pour aboutir à 61 000 producteurs en 2012.
Ces deux niveaux représentent en fait les bornes extrêmes à l´intérieur desquelles l´équilibre producteurs-production-prix du lait pourrait se faire à l´horizon 2012.
Comment avez-vous obtenu ces résultats ?
C. P. - Une première approche démographique a été utilisée pour projeter le nombre d´élevages laitiers en 2010-2012 en prolongeant les tendances passées de taux de départ des chefs d´exploitation par classe d´âge et en se basant sur les prévisions de succession formulées par les éleveurs enquêtés par le Scees en 2003. Dans un second temps, l´analyse des facteurs de risque d´abandon de la production laitière, a permis d´évaluer la probabilité de poursuite de la production laitière, en fonction des caractéristiques des exploitations (taille, système, région.), en tenant compte des effets de la réforme de la Pac.
Les deux scénarios envisagés sont-ils vraiment réalistes ?
C. P. - L´évolution liée au scénario le moins restructurant (découplage et baisse de prix du lait compensée) apparaît crédible dans de nombreuses régions. Elle ne fait que prolonger les tendances déjà observées par le passé en matière de taux de départ et d´installation. Dans ce scénario, les 75 000 exploitations pourraient voir leur quota moyen passer de 228 000 à 308 000 litres (+35 %) entre 2000 et 2012. Ces élevages devraient ainsi récupérer 80 000 litres de lait en moyenne, soit une progression de 8000 litres par an. Cela correspond en fait à l´acquisition d´environ une vache tous les deux ans associée à un gain de productivité de l´ordre de 100 litres par vache et par an, ce qui est très proche de la croissance moyenne des dix dernières années.
Et l´hypothèse basse ?
C. P. - Dans le scénario bas, le quota moyen des 61 000 exploitations restantes devrait passer de 220 000 à 372 000 litres, soit une augmentation de 69 % entre 2000 et 2012. Pour maintenir le quota national, les élevages restants devraient alors produire 150 000 litres supplémentaires par exploitation, soit une croissance double par rapport à celle observée ces dernières années. Ce niveau de progression dépasse de loin celui imaginé et spontanément déclaré par les éleveurs interrogés par la Sofres début 2004. Mais cela ne signifie pas pour autant que ce scénario n´est pas réalisable.
Dans le cas d´une telle restructuration, la France pourrait se voir confrontée à une abondance de quota disponible, voire à des sous-réalisations en cas de gestion trop départementalisée ou trop régionalisée. Ce risque est plus élevé dans les zones où la production peinait déjà à se maintenir mais, phénomène nouveau, il pourrait aussi concerner deux zones aujourd´hui nettement plus laitières : les zones de polyculture-élevage de l´Est avec contrainte herbagère et la partie mixte lait-viande du Massif Central.
Pour en savoir plus
L´étude complète est disponible dans le dossier Economie de l´élevage de novembre 2004, nº 340, « Réforme de la Pac et production laitière : scénarios d´évolution à l´horizon 2010-2012.

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