Aller au contenu principal

Endiguer la FCO de sérotype 4

Après la découverte d’un cas de FCO de sérotype 4 début novembre en Haute-Savoie, les mesures sanitaires prises visent à éviter la dissémination du virus en France continentale.

Un foyer de FCO-4 a été confirmé le 6 novembre sur la commune d’Orcier, en Haute-Savoie. L’animal viropositif était un veau de 15 jours, dépisté avant mouvement à destination de l’Espagne. Ce veau a transité dans un centre de rassemblement de la Loire, pour être finalement destiné à l’engraissement en bâtiment dans un élevage de l’Allier. Conformément à la réglementation européenne, des zones de restriction, protection et surveillance ont été mises en place autour de l’élevage de Haute-Savoie. Elles débordent sur la Suisse et l’Italie.

Selon un arrêté ministériel du 8 novembre, une vaccination d’urgence prise en charge par l’État est mise en place afin de circonscrire la maladie, avec l’objectif de l’éradiquer si elle n’avait pas encore trop diffusé. Elle a été déployée dès le 10 novembre dans le périmètre interdit de 20 km autour du foyer. « La vaccination obligatoire concerne la zone d’interdiction (20 km autour du foyer) et les départements en entier de la zone de protection (100 km autour du foyer) : Haute-Savoie, Doubs, Jura, Savoie et Ain », rappelle le Dr Isabelle Tourette de GDS France. Près de 18 000 doses étaient disponibles afin de vacciner ovins, bovins et caprins contre le sérotype 4. La banque d’antigènes BTV-4 de l’État, créée il y a trois ans et gérée par Mérial, va permettre de produire des vaccins en quantité nécessaire dans un délai d’environ une quinzaine de jours. » Il va falloir 1,7 million de doses (deux injections pour les bovins, une seule pour les ovins et caprins) pour vacciner les 8 076 élevages bovins (675 760 animaux de plus de 6 mois), 2 138 élevages ovins (9 343 animaux), et 890 élevages caprins (28 170 animaux) des cinq départements concernés. Des mesures devraient permettre d’accélérer les dispositifs de contrôle des lots de vaccins pour une mise en marché plus rapide.

Des sérologies pour connaître la situation épidémiologique

Pour ce premier foyer, seul le veau en question et sa mère se sont révélés positifs. Puis un deuxième foyer, situé à 10 km du premier, a été découvert le 15 novembre. Au moment où nous mettons sous presse le 22 novembre, le périmètre interdit est élargi à dix communes, les zones de protection et de surveillance restant quant à elles inchangées. Dans l’Allier, aucune preuve d’une circulation virale n’est rapportée pour l’instant. Il n’y a donc pas, réglementairement, de foyer dans l’Allier. Dans chaque département de la zone réglementée, des prélèvements ont été réalisés pour procéder à des PCR et ainsi dresser une situation épidémiologique scientifiquement incontestable. L’Administration avait demandé qu’ils soient réalisés avant le 24 novembre.

Des accords avec l’Italie, l’Espagne et la Turquie

Depuis 2014, le sérotype 4 avance depuis les Balkans et il a été détecté en septembre 2016 dans le nord de l’Italie, en Vénétie et vers Bologne. Ces foyers se situent quand même étonnamment loin de la Haute-Savoie. En Corse, la présence du sérotype 4 est confirmée depuis décembre 2016 et on compte 193 foyers de ce sérotype. Le sérotype 4 est aussi présent en Espagne depuis 2004 et en Turquie depuis 2005.

Les mouvements nationaux sont réglementés selon les règles habituelles entre zone interdite, de protection et de surveillance. Pour ne pas interrompre les échanges commerciaux, dès la déclaration de la maladie en France continentale, des discussions ont permis de définir de nouvelles conditions pour l’export en vif des bovins. L’Italie accepte nos broutards de zone réglementée 4 (sauf périmètre interdit) à destination de la zone réglementée 4 italienne sous conditions de désinsectisation des moyens de transport car il faut traverser une zone indemne (et de vaccination contre le sérotype 8). Les expéditions vers l’Espagne sont autorisées pour les animaux soit vaccinés et issus d’un troupeau valablement vacciné, soit prémunis des attaques de vecteurs pendant au moins 14 jours avant leur expédition et soumis au moins 14 jours après le commencement de cette protection contre les vecteurs à une analyse PCR de groupe dont le résultat s’est révélé négatif. Pour la Turquie, le protocole sanitaire a été validé par le ministère après la survenue du cas de FCO-4 et en tient déjà compte.

Peu symptomatique pour les bovins mais…

« Le sérotype 4 de la FCO est pathologique pour les ovins, avec des signes cliniques et de la mortalité, informe Isabelle Tourette, GDS France. Pour les bovins, il n’est pas très symptomatique et peut même dans certaines situations passer inaperçu. Mais si le virus infecte des vaches en début de gestation, et que les vêlages sont groupés, les conséquences sanitaires peuvent être très importantes pour l’élevage avec des avortements, des malformations chez le veau. »

Les plus lus

<em class="placeholder">gaec legentil</em>
« Nous travaillons chacun 60 heures par semaine, et pourtant, nos parents nous aident encore dans le Calvados »

Les parents de Nicolas et Emmanuel Legentil sont partis à la retraite en même temps, il y a un an. Les deux frères veulent…

<em class="placeholder">Milk price and agricultural products trend concept: Small glass of milk on euro money bank notes</em>
Prix du lait 2025 : Lactalis, Sodiaal… annoncent des hausses de prix
Lactalis, Sodiaal et Bel s’avancent sur une augmentation du prix du lait payé aux producteurs sur l’année 2025. Savencia a…
Jérôme Curt, éleveur
Bâtiment : les 7 reportages qu'il ne fallait pas râter en 2024

Retrouvez les 7 reportages sur les bâtiments d'élevage qui vous ont le plus marqué en 2024.

Carte de la zone régulée FCO 3 en date du 16 janvier 2025.
FCO 3 : mi-janvier 2025, la maladie continue de gagner du terrain

À date de jeudi 16 janvier 2025, le ministère de l'Agriculture annonce 9 465 cas de fièvre catarrhale ovine sérotype 3.…

<em class="placeholder">Yannick Péchuzal, service économie à l&#039;Institut de l&#039;élevage</em>
« Les éleveurs laitiers vivent mieux du lait aujourd’hui qu’ils en vivaient hier », d'après les résultats Inosys

Le suivi des exploitations laitières du réseau Inosys, par l’Institut de l’élevage et les chambres d’agriculture, fait…

<em class="placeholder">Daniel Guignand, auprès de ces vaches laitières en stabulation</em>
Revenu : « Nous maximisons les produits de l’atelier laitier sur notre élevage de Haute-Loire »

Le Gaec de Saint Denis, en Haute-Loire, a fait le choix de la valeur ajoutée plutôt que du volume, en misant sur les taux et…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière