En Bretagne, le Ceta 35 veut faciliter l’accès au numérique pour tous ses adhérents éleveurs
2020 l’a montré, le numérique est incontournable. Savoir bien l’utiliser est un gage d’efficacité et d’autonomie. Pour que chacun y ait accès, le Ceta 35 a mis sur pied des formations de tous niveaux.
2020 l’a montré, le numérique est incontournable. Savoir bien l’utiliser est un gage d’efficacité et d’autonomie. Pour que chacun y ait accès, le Ceta 35 a mis sur pied des formations de tous niveaux.
Le Ceta 35 regroupe 530 adhérents, majoritairement d’Ille-et-Vilaine mais aussi des départements limitrophes. Organisés en 45 groupes, dont 26 spécialisés en production laitière, les agriculteurs se retrouvent six à huit fois par an pour travailler autour de la performance technique et économique des exploitations, de leur durabilité. « Les groupes ont pour raison d’être la formation, le partage, l’expérimentation et l’innovation, dans le respect des différents modèles et de l’autonomie de décision », retrace Hélène Descloux, directrice de l’association.
Depuis deux ans, le Ceta 35 a mis l’accent sur le numérique. « Les informations sont envoyées par mail ou messagerie. Les agriculteurs échangent entre les réunions via des groupes WhatsApp. Nous proposons aussi des séquences digitales, des modules à distance en amont de certaines formations. Ceux qui les suivent arrivent en réunion en ayant déjà amorcé leur réflexion. Cela a éveillé la curiosité de ceux qui étaient moins réceptifs à ce genre d’outils. » Le premier confinement a fait franchir un pas supplémentaire. « En mars et avril 2020, nous avions des formations prévues, poursuit-elle. Il aurait été compliqué de tout décaler, nous avons fait le pari de les transformer en digital en tournant des vidéos et en créant des modules que chacun pouvait suivre quand il voulait. Nous avons aussi proposé des visios, des classes virtuelles pour garder un minimum de lien. » « Même si le côté humain manquait, cela a permis de garder le contact, d’échanger des infos », confirme Julien Pelé, éleveur à Saint-Germain-en-Cogles (35).
« L’informatique pour les nuls » version agricole
Si la plupart sont convaincus de l’intérêt du numérique, tous ne s’y sentent pas à l’aise. « Nous estimons que la fracture numérique touche 20 % de nos adhérents, chiffre Hélène Descloux. Il y a ceux qui ne peuvent pas par manque de connexion suffisante, ceux qui ne veulent pas, ceux qui ne savent pas. Pourtant, le numérique ne doit pas être un point de faiblesse. Pouvoir se servir de ces outils est indispensable pour la gestion de son exploitation, pour conserver son autonomie de décision. »
« Une approche professionnelle »
David Quérel, agriculteur à Lalleu (35), a suivi la première formation de prise en main. « Comme je manquais de connaissances, j’avais tendance à déléguer toute la partie numérique à un de mes associés qui maîtrise mieux, reconnaît-il. Mais il était temps que je m’y mette. » Ce qui l’a convaincu de suivre la formation proposée par le Ceta : « le côté professionnel, on était entre agriculteurs avec les mêmes demandes. La formation a été faite non par un informaticien mais par une animatrice du Ceta qui comprenait nos attentes ». Depuis, David s’est lancé à faire ses enregistrements sur son logiciel de suivi de la fertilisation et des applications phyto. « Je le fais en direct depuis mon smartphone. C’est plus rapide et, en cas de contrôle, je peux plus facilement expliquer que lorsque c’est fait par quelqu’un d’autre. »