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Effluents d’élevage : gare aux accidents !

Les pollutions accidentelles des cours d’eau par des effluents d’élevage sont souvent médiatisées et particulièrement difficiles à vivre. Tour d’horizon des principales causes, des conséquences et des solutions pour les prévenir.

Les pollutions accidentelles par les effluents d’élevage peuvent se produire dans n’importe quel élevage, et elles peuvent être lourdes de conséquences pour l’élevage ou l’image de la profession. L’administration des installations classées se montre de plus en plus vigilante. Dans le département du Finistère, la profession agricole s’est récemment fait interpeller à ce sujet : 23 cas de pollutions accidentelles de lisier de porcs ou bovins y ont été enregistrés depuis le début de l’année 2018. En cause, la vétusté des équipements (défaillance d’une vanne, d’une canalisation, etc), des erreurs humaines lors de transfert de lisier (pompes déclenchées par erreur, oubli d’arrêter un transfert, défaut de surveillance…), et l’absence de barrière en cas de fuite entre le lisier et le cours d’eau.

Une infraction qui peut coûter très cher

Les élevages situés à proximité d’un cours d’eau sont plus sensibles, mais une fuite dans un petit ruisseau ou un fossé peut avoir les mêmes conséquences. Même un faible volume peut être néfaste sur le plan économique (pisciculture en aval) ou environnemental (vie piscicole du cours d’eau) et sera considéré comme une pollution. En cas de pollution des eaux, le délit est passible de deux ans maximum d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende. Outre les conséquences pénales, ce type d’accident peut entraîner un stress important du fait de la pression médiatique, du regard des habitants, etc. Cela peut aussi être source de difficultés potentielles lors de l’instruction de projets futurs.

Des solutions simples existent

La première sécurité est la vigilance de tous ceux qui travaillent sur l’élevage : elle est essentielle pour limiter les incidents lors des transferts de lisier, qui restent les opérations les plus à risque. Mais d’autres précautions doivent être prises :

1- bien connaître et protéger ses réseaux d’eaux pluviales et de drainage. C’est ce qui permet en cas de déversement, d’éviter le transfert de lisier vers un cours d’eau. Les exutoires constituent souvent une voie d’accès direct au cours d’eau.
2- entretenir régulièrement les dispositifs de sécurité lorsqu’ils sont présents (poires de niveaux, temporisation des pompes de transfert, etc.) : un système de sécurité n’est efficace dans la durée que s’il est vérifié régulièrement.
3-mettre en place une double vanne pour les transferts d’une grande fosse vers une petite.

Des dispositifs de rétention ou des talus protégeant un fossé, peuvent également être envisagés en fonction de la configuration de l’élevage.

La procédure à suivre en cas d’accident

- Alerter les pompiers
- Alerter toute personne susceptible de subir un impact suite à l’accident
- Solliciter toute personne disponible dans le voisinage pour immédiatement arrêter ou atténuer le déversement des effluents : talus, digues, pompage/épandage si la période est appropriée
- Informer : son technicien-conseiller, le maire de la commune, la gendarmerie
- Déclarer l’accident à la DD (CS) PP ou la DDCSPP

Le saviez-vous ?

 

 
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Si vous avez un doute sur la destination des tuyaux PVC ou des buses béton assurant la collecte et l’évacuation des eaux pluviales ou des eaux usées (eaux de lavage machine à traire, aire d’attente), vous pouvez faire un diagnostic réseau. Il est possible de commander des colorants spécifiques pour s’assurer que leur collecte est bien distincte. L’observation de l’écoulement du liquide coloré en différents points renseignera sur l’architecture du réseau et la destination des flux. Cela permettra de modifier d’éventuelles portions ou bien de prendre les bonnes mesures en cas de pollutions accidentelles.

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