Des indicateurs de bien-être animal annoncés fin 2018
L’interprofession laitière planche sur un socle d’indicateurs communs pour évaluer le bien-être animal mais aussi pour valoriser les savoir-faire des éleveurs.
L’interprofession laitière planche sur un socle d’indicateurs communs pour évaluer le bien-être animal mais aussi pour valoriser les savoir-faire des éleveurs.
Ceux qui pensaient repartir de la conférence organisée au Space par l’interprofession laitière avec des indicateurs de bien-être animal en poche sont restés sur leur faim. Une liste de 15 indicateurs, parmi plus de 150 qui ont été proposés lors d’une première réunion, a bien été élaborée par le groupe de travail interprofessionnel qui planche sur le sujet depuis 2017. Ces indicateurs non dévoilés ont été testés dans une centaine d’exploitations par une trentaine de conseillers issus de 16 entreprises de transformation. Mais le dépouillement des tests, qui permettra de valider ou faire évoluer cette liste, est en cours. « Notre objectif est de disposer d’un guide d’évaluation du BEA dans les troupeaux laitiers pour un déploiement en fin d’année », a toutefois annoncé Nadine Ballot du Cniel rappelant que cet outil s’inscrit dans la démarche durable France Terre de lait du plan de filière (voir p…). « Le sujet est complexe », a-t-elle insisté. Il s’agit d’évaluer le bien-être animal en mettant en place une démarche de progrès quand c’est nécessaire, mais en même temps de valoriser les savoir-faire des éleveurs et d’apporter des réponses aux consommateurs et clients. Les indicateurs doivent être utilisables dans tous les élevages laitiers, facilement observables et mesurables tout en étant une démarche scientifique et reconnue. Ceci en répondant à dix principes définis par l’OIE et aux cinq libertés fondamentales du bien-être(1). Et en faisant en sorte que l’audit bien-être se fasse en deux-trois heures au maximum.
Une quinzaine d’indicateurs testés dans 100 exploitations
« Différents types d’indicateurs ont été retenus, a précisé Béatrice Mounaix de l’Institut de l’élevage. « Des indicateurs qui concernent l’animal, par exemple les boiteries ou la distance de fuite qui traduit la relation homme/animal. Des indicateurs de gestion de l’environnement, par exemple l’accès à l’eau. Et plus original, des indicateurs qui parlent de procédures, par exemple ce qui est prévu par l’éleveur en cas de canicule, ou de mammites ». Il n’est en tout cas pas question de définir des seuils : « L’objectif est plutôt que tout le monde monte une marche : on est dans une démarche de progrès ».
Ce travail est mené en concertation avec l’interprofession bovine (Interbev), qui applique la même méthodologie en associant toutefois les vétérinaires. Il sera présenté aux ONG dans le cadre de la la démarche RSE du plan de filière. Ces indicateurs pourraient à l’avenir être intégrés à la Charte des bonnes pratiques d’élevage. Pour Daniel Perrin, président de la commission sciences et techniques de l’élevage du Cniel: « Le bien-être animal est un sujet qui préoccupe les consommateurs, à juste titre. A nous de leur montrer ce que nous faisons. Il est plus facile d’expliquer notre travail que de répondre à une critique. Le confort et le bien-être de mes vaches, c’est mon souci au quotidien. Et cela leur permet d’être des vaches rentables ».
(1) Absence de faim/soif, d'inconfort, de maladies/lésions/douleur, et de peur/détresse, possibilité d'exprimer des comportements normaux.4 photos de brosse au choix de préférence la rouge (je vois pas bien si elles sont nettes)