Aides directes et paiement unique
Des écarts importants entre exploitations laitières européennes
Aides directes et paiement unique
Résultats de simulations économiques réalisées par l´Inra de Nantes
à partir du réseau d´information comptable agricole des quinze Etats membres à l´horizon 2008.
à partir du réseau d´information comptable agricole des quinze Etats membres à l´horizon 2008.
De 4800 euros dans le Nord de l´Espagne à 63 400 euros dans l´Est du Royaume-Uni ! A l´horizon 2008, le montant moyen d´aides directes par exploitation laitière varie fortement d´un bassin de production à l´autre. Pour des raisons diverses. Il s´élève ainsi à 22 500 euros en France-Ouest (grâce aux primes maïs), à 18 800 euros aux Pays-Bas (grâce au paiement direct quota laitier), à 18 300 euros en Bavière (grâce aux aides directes issues du développement rural et des collectivités territoriales).
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Les exploitations laitières spécialisées et en « système herbager » pourraient être à long terme pénalisées par un montant de paiement unique faible. ©A. Conté |
Des écarts allant de 140 à 990 ?/ha
Avec un quota laitier modeste, les exploitations laitières du Massif Central perçoivent un montant d´aides directes (très légèrement) supérieur à celui des unités néerlandaises. Tandis que celles de la France-Centre recevront en moyenne 40 000 euros. La moyenne de l´Union européenne à 15 se situe à 22 000 euros(1). C´est ce qui ressort d´une analyse des données du Réseau d´information comptable agricole (Rica) des quinze Etats membres réalisée par l´Inra de Nantes(2).
Là où la grande majorité des 27 bassins de production européens définis par l´Inra se rejoignent, c´est sur le taux de dépendance par rapport aux aides directes : il représentera très souvent plus de 100 % du résultat courant.
Le montant du paiement unique découplé à l´hectare différera lui aussi de façon importante entre bassins de production. Mais il différera également au sein de chacun d´eux, en fonction principalement du niveau d´intensification et du système fourrager. Ainsi que du niveau de diversification : les exploitations diversifiées seront bien dotées. Par exemple en France-Ouest, le paiement unique s´élève à 150 ?/ha en système « herbager » et 425 ?/ha en système « maïs supérieur à 30 % ». En Italie du Nord, le montant se situe à 250 ?/ha en système « herbager » contre 990 ?/ha en système « maïs supérieur à 30 % ». En Allemagne-Bavière, on passe de 240 à 530 ?/ha, et en Espagne du Nord de 375 à 535 ?/ha. Attention, pour faciliter les comparaisons, cette simulation a été réalisée avec l´hypothèse d´un découplage total pour les grandes cultures et la viande dans tous les Etats membres (ce qui ne sera pas le cas). Et avec l´hypothèse que chaque exploitation conservera sa référence historique (ce qui ne sera pas le cas non plus).
(1) Hors modulation. Elle concernera 78 % des exploitations laitières européennes en 2008.
(2) V. Chatellier et V. Jacquerie.