De meilleures carrières avec des vêlages précoces
La ferme expérimentale des Trinottières publie une synthèse de ses vingt années d’essais sur l’élevage des génisses. Le parcours de plus de 800 animaux a été passé à la loupe. Voici le bilan de l’impact de l’âge au vêlage sur les performances futures des animaux.
La ferme expérimentale des Trinottières publie une synthèse de ses vingt années d’essais sur l’élevage des génisses. Le parcours de plus de 800 animaux a été passé à la loupe. Voici le bilan de l’impact de l’âge au vêlage sur les performances futures des animaux.
Un vêlage précoce, à 24 mois, ne nuit pas à la carrière de l’animal. Au contraire. Telle est l’une des conclusions suite aux vingt ans de travaux menés sur l’élevage des génisses laitières à la ferme expérimentale des Trinottières. Les animaux conduits en vêlage précoce (24 mois) produisent +1,9 kg de lait par jour de vie que ceux conduits en vêlage 33 mois. Et pour y parvenir, les génisses doivent atteindre un poids de 660 kg au premier vêlage.
Dès le sevrage, leur alimentation est adaptée pour obtenir des résultats en cohérence avec les repères de croissance pour un vêlage à 24 mois. Pour atteindre de bonnes croissances, du concentré est apporté à volonté durant la phase lactée avec de l’eau et du foin (ou de la paille). Après sevrage, cette complémentation est plafonnée à 3 kg/j jusqu’à 6 mois, toujours en apportant du foin fibreux à volonté et de l’eau. À 6 mois, les génisses en vêlage précoce parviennent à l’objectif des 200 kg. Elles pèsent 3 kg, soit 10 kg de plus que les génisses en vêlage tardif. Après 6 mois, attention à maintenir 1 kg de concentrés durant la première saison de pâturage.
Les génisses en vêlage très précoce (moins de 24 mois) ont quant à elles une croissance plus soutenue dès le sevrage afin d’être inséminées à un poids suffisant (394 kg en moyenne). Elles bénéficient de la même conduite en phase lactée que les autres génisses. En revanche, après sevrage, elles reçoivent 3,5 kg de concentrés par jour avec du foin fibreux et de l’eau. La conduite est ensuite identique. À 6 mois, elles pèsent 10 kg de plus que les génisses en vêlage précoce ; à 15 mois, l’écart est de 20 kg. À l’inverse, les génisses en vêlage tardif ont une croissance inférieure afin d’éviter un engraissement excessif à l’insémination puis au vêlage.
Seulement 300 kg de lait de moins en première lactation
Au premier vêlage, les animaux sont plus légers en vêlage précoce ou très précoce, mais ils rattrapent leur retard au 3e vêlage, tout en produisant autant de lait. En première lactation, la production laitière à 305 jours des animaux conduits en vêlage précoce et très précoce est équivalente. En revanche, elle est inférieure d’environ 300 kg à celle des primipares ayant vêlé à 33 mois. Corrigée du poids vif, la production laitière en première lactation est supérieure pour les animaux en vêlage précoce ou très précoce (14 kg contre 13 kg de lait/kg de poids vif). Plus que l’âge au vêlage, c’est le poids à ce stade qui semble influencer le plus la production de lait des primipares.
Côté éco
Aux Trinottières, c’est -10 % de coût de production pour une génisse vêlant à 22 mois par rapport à une génisse vêlant à 33 mois.