Danone a annoncé des prix du lait particulièrement bas en Normandie
En Normandie, les deux OP représentant des producteurs collectés par Danone sont inquiètes.
En Normandie, les deux OP représentant des producteurs collectés par Danone sont inquiètes.
Le prix du lait de base annoncé par Danone pour janvier – 338 €/1 000 l en Basse-Normandie et 342,8 €/1 000 l en Haute-Normandie – décroche sérieusement par rapport aux laiteries voisines où les prix annoncés allaient de 350 à 378 €. « C’est l’application de la formule de prix. Il reflète la mauvaise valorisation de l’ultrafrais en France. L’indicateur coûts de production est à revoir ; il n’est pas assez réactif. Enfin, Danone France est ultra-spécialisée et ne peut pas bénéficier des cours actuellement très élevés des produits industriels », expose Damien Lecuir, président de l’OP des 3 vallées.
Un tel prix est clairement insuffisant face à la flambée des charges en exploitation. « Nous sommes en discussion avec l’entreprise pour ajuster rapidement les références coûts de production. Il y va de la pérennité des élevages qui ne pourront pas tenir longtemps à ce régime », indiquent Damien Lecuir et Hubert Dion, président de l’OP Haute Normandie. « Si, les autres années, nous avions eu un prix du lait bien supérieur à nos voisins, ça aurait pu passer, mais ce n’est pas le cas. Au mieux, on a été devant de quelques euros et en 2021 on était en queue de peloton », ajoute Hubert Dion.
La rentabilité de l’ultrafrais en question
Pour le moyen et long terme, les éleveurs sont inquiets et se posent des questions sur la rentabilité de l’ultrafrais et sur la stratégie de Danone France qui investit massivement dans le végétal et produit des poudres hors de France. « On nous a demandé il y a quelques années de baisser les volumes totaux contractualisés pour que Danone France réduise ses excédents. Or, aujourd’hui, avec la fermeture d’une usine en Allemagne et la fin programmée de la transformation laitière à l’usine de Villecomtal-sur-Arros dans le Gers, Danone nous propose des volumes supplémentaires à produire ! », signalent les deux OP normandes.