Covid-19 Le Québec doit lever le pied sur la production laitière

Suite à la pandémie de coronavirus, le Québec doit faire face à une surproduction de lait. Bruno Letendre, le président du syndicat PLQ ⁽¹⁾, demande aux producteurs laitiers de réduire leur volume de production en avril.

Publié le 7 avril 2020 - Par Franck Mechekour

« On a fait le tour des possibilités pour placer le lait. Les usines beurre-poudre travaillent à plein rendement. On essaie de trouver plus de place pour le stockage, pour transformer tout ce qu’on peut en beurre, poudre et fromage. Les Producteurs de lait du Québec (syndicat), de concert avec un transformateur, ont aussi fait un don de 2 millions de litres de lait aux Banques alimentaires du Québec qui seront transformés en 200 000 kg de fromages. D’autres entreprises de transformation contribuent aussi à certains dons supplémentaires. Tout le monde met l’épaule à la roue. Malgré tous ces efforts, il y a un surplus qu’on n’arrive pas à placer. Il faut donc s’ajuster du côté de la production. (…) On a dû se résigner à disposer de certains volumes. Aucun producteur ne fait ça de gaité de cœur », explique, dans un courrier daté du 5 avril, Bruno Letendre ⁽²⁾, le président des Producteurs de lait du Québec.

C’est notre devoir de tenter de diminuer la production journalière

« C’est une solution extrême pour répondre aux variations rapides de la demande. Les marchés sont imprévisibles. C’est du jamais vu. Et c’est partout au Canada, mais dans le reste du monde aussi. C’est un défi qu’il faudra surmonter ensemble, avec nos partenaires de la filière. Ce n’est pas en montrant du lait jeté sur les réseaux sociaux qu’on va ramener la situation à la normale. Ça ne fait que fâcher nos concitoyens et créer de la confusion. Ces images vont rester dans l’imaginaire collectif longtemps », prévient-il. « Il faut remédier à ça. C’est pourquoi il a fallu mettre en place des mesures pour réduire le volume de production le plus rapidement possible. La limitation des tolérances est l’option qui nous permettra de voir des résultats le plus rapidement. C’est notre devoir de tenter de diminuer la production journalière. Je fais appel à vous tous pour essayer de limiter collectivement nos livraisons et de ne pas attendre à la fin du mois pour retirer les surplus de la chaîne d’approvisionnement. Il faut tous faire un effort pour maintenir un approvisionnement régulier tout au long du mois. Je suis persuadé que nous saurons nous adapter. » Concrètement, dans un premier temps, les producteurs laitiers ont le droit de produire leur quota mais en cas de dépassement, ils sont censés payer des pénalités sur les livraisons excédentaires.