« Ces équipements sans lesquels je ne serai plus éleveuse aujourd’hui »
À l’EARL Savary, dans le Pas-de-Calais, une quinzaine d’équipements soulagent aujourd’hui Valérie pour le soin des veaux, la traite ou encore le travail administratif. Certains ont été réalisés sur mesure. Quelques bonnes idées pour vous ménager vous aussi !
L’exosquelette limite les contraintes liées au travail avec les bras en élévation. Concrètement, l’exosquelette se porte comme un sac à dos. Il comporte deux soutiens sous les bras pour alléger les membres supérieurs. « C’est devenu un outil indispensable pour moi, souligne Valérie. Je l’utilise à chaque traite depuis un an et je vois vraiment la différence. Je n’ai plus de douleurs aux épaules après la traite. » Cela aide à maintenir les bras à l’horizontale, ça les autoporte en quelque sorte. Le coût s’élève à 5 750 € (dont la moitié a été subventionnée).
Le porte-bidon sur roulettes a été fabriqué sur mesure (320 €). De 10 cm de haut et 38 cm de diamètre, il permet le déplacement des bidons de lait, même s’ils sont pleins, sans effort. Les éleveurs en ont trois à disposition. « Tout le monde devrait en avoir, même si on n’a pas mal. »
Les alimentateurs en salle de traite ont clairement rendu la traite plus calme et plus facile. « Les vaches viennent désormais toutes seules. On a vu un vrai changement de comportement des animaux », relève l’éleveuse.
Un système de commande électronique a remplacé les commandes mécaniques pour actionner l’ouverture et la fermeture des portes de la salle de traite. La modification du système avec deux commandes par boîtier permet une utilisation depuis les quais, comme depuis le sol. Trois interrupteurs sont présents sur toute la longueur du quai. Un autre bouton évite d’avoir à chaque fois à lever la griffe pour déclencher le décrochage automatique.
Des tapis de traite, comme ceux dans les salles de sport, ont été testés et approuvés. Les éleveurs vont équiper les deux côtés de la fosse. « Le tapis préserve les articulations, améliore le confort et isole du froid. »
Un siège ergonomique avec accoudoirs et renforts lombaires réglables permet d’avoir un meilleur soutien des bras en ajustant sa posture. « J’étais assez sceptique au départ, mais l’amélioration de mes conditions de travail de bureau m’a finalement beaucoup aidé. Je ne m’en rendais pas compte mais je passe beaucoup de temps au bureau. Les tâches administratives sont très chronophages (environ 1 h par jour, en plus de 15 h pour la comptabilité chaque trimestre). »
La roller mouse et son clavier compatible remplacent la souris traditionnelle. « J’avoue que je n’en voyais pas trop l’intérêt au départ, mais c’est vraiment ce qui supprime les contraintes au niveau de l’épaule. »
Le support d’écran et le repose pied aident au maintien d’une posture assise adaptée et soulagent les membres inférieurs en utilisant pleinement le siège.
Le support de document coulissant prend tout son intérêt lors de la saisie de la comptabilité en facilitant l’utilisation simultanée de l’informatique et des supports papier. « Désormais, je saisis les éléments sur l’ordinateur tout en pouvant lire et écrire sur les documents papier sans effectuer de torsion du buste. »
SOINS DES VEAUX
Le taxi-lait de 100 litres avec pompe, agitateur intégré et avancement électrique a été le premier investissement réalisé (6 700 €). « Au niveau des épaules, j’ai tout de suite vu la différence ! Plus besoin de mélanger la poudre. La distribution est vraiment facilitée. »
La brouette à paille basculante de 600 litres (450 €) sert aussi bien pour la paille que le fumier. Sa grande capacité limite les déplacements et la fonction bascule facilite le déversement. Une rampe a aussi été aménagée pour faciliter le passage entre les box des veaux et l’espace du bâtiment où est stocké la paille.
Un diable à bavette large (545 €), créé sur mesure, est doté d’une double fonction. En position classique, il sert à déplacer des sacs verticalement. Équipé d’une tôle, il peut aussi se transformer instantanément en chariot pour faciliter le transport de seaux de granulés par exemple, sans risque de bascule. « C’est vraiment le top. Tout le monde s’en sert désormais sur la ferme. »
La brouette à granulés est surélevée, ce qui permet de travailler à hauteur, de faire moins de pas et de ne plus avoir à porter de seaux de granulés des veaux. L’éleveuse y place aussi les sacs de poudre de lait servant pour la préparation de la buvée dans le taxi-lait.
L’enrouleur automatique, un petit bonus mais qui facilite grandement les manipulations quotidiennes, notamment le remplissage des seaux d’eau des veaux.
L’évier ambulant est constitué d’une desserte réglable en hauteur avec poignée, roues tout terrain et bac suffisamment profond pour immerger les milkbars des veaux. Le nettoyage se fait directement devant chaque case (pas de déplacements inutiles) et Valérie raccroche chaque milkbar à sa place dans la foulée. Un tuyau de vidage évacue l’eau.
Une desserte constituée d’une table haute permet de travailler à hauteur d’homme plutôt qu’à même le sol pour diverses tâches (préparer des traitements aux veaux, etc.).
Du contreplaqué marine tapisse les cases à veaux. Ce matériau, recommandé par le vétérinaire, facilite leur désinfection. « Nous avons aussi conçu un chariot à veaux fait maison pour y placer les veaux le temps du curage et pour faciliter leur transport. »
La petite balayeuse permet de nettoyer tous les couloirs non accessibles avec de plus grands modèles. « Certains voient ça comme du luxe, mais chez nous, on aime bien que ce soit propre. On gagne en temps et en confort. » Elle a coûté 2 900 €, dont 1 000 € subventionnés par la MSA.