Comment utiliser les huiles essentielles
Le principe de l’aromathérapie n’est pas très éloigné de celui de l’allopathie qui utilise des médicaments classiques. Un symptôme conduit à un traitement.
Le principe de l’aromathérapie n’est pas très éloigné de celui de l’allopathie qui utilise des médicaments classiques. Un symptôme conduit à un traitement.
Qu’est-ce qu’une huile essentielle ?
Une huile essentielle est la forme la plus concentrée sous laquelle on peut trouver une plante. De composition complexe et très odorante, elle renferme les principes actifs volatils contenus dans les végétaux aromatiques. Ceux-ci peuvent être plus ou moins modifiés pendant le processus de distillation. Pour une même plante, la composition de l’huile varie fortement selon le terroir, la saison, l’origine botanique, la partie de la plante utilisée, les conditions de récolte, le mode de distillation… Et ses propriétés varient de la même façon. Le chémotype définit le composant majeur de l’huile essentielle. Une huile essentielle n’est pas miscible dans l’eau, mais soluble dans l’alcool et les huiles végétales. Le rendement pour obtenir une huile est très variable en fonction du végétal utilisé. S'il est possible de produire un litre d'huile essentielle avec 10 kilos de girofle, il en faudra 50 kilos pour le lavandin, 150 kilos pour la lavande et 5 tonnes pour la mélisse !
Quelles sont leurs principales propriétés ?
Les huiles appartiennent à différentes familles biochimiques aux propriétés très variées : anti-infectieuses, immunostimulantes, cicatrisantes, expectorantes, anti-inflammatoires, antalgiques, antivirales, insectifuges… Le pouvoir antibactérien des huiles essentielles (démontré au moins in vitro) représente la propriété la plus importante et la plus utilisée en élevage. « Il y a toutefois des interrogations sur cet effet dans la mamelle, nuance Marylise Le Guénic, vétérinaire à la chambre d’agriculture de Bretagne. L’effet bactéricide de certaines huiles a bien été mis en évidence expérimentalement dans des aromatogrammes (milieu gélifié permettant d’étudier la sensibilité des germes aux huiles essentielles). Mais en y ajoutant quelques gouttes de lait, cet effet anti-bactérien disparaît. » D’autres mécanismes d’action sont peut-être en jeu.
Pour quelles pathologies sont-elles utilisées ?
En élevages, les huiles sont principalement utilisées pour les mammites, les pathologies respiratoires, les boiteries et les diarrhées des veaux. Elles présentent d’autres vertus intéressantes contre les spasmes digestifs, les douleurs musculosquelettiques. Par contre, elles sont peu efficaces pour traiter les parasites internes. Selon la pathologie à traiter, elles peuvent s’administrer par voie cutanée, orale ou encore par inhalation.
Quelles précautions d’emploi ?
Elles pénètrent très bien par la peau. Utilisez des gants en latex pour tout massage et ne les appliquez pas sur les muqueuses. Mieux vaut éviter de les utiliser pures, même si certaines sont très bien tolérées. La voie intramammaire est à éviter (pas efficace et moins de maîtrise du risque de résidus). Par précaution, leur usage est déconseillé aux femmes enceintes et aux enfants. En cas de contact avec les yeux, rincez avec de l’huile végétale et non de l’eau.
Attention à la toxicité
Les huiles essentielles sont des produits naturels très concentrés en molécules actives qui nécessitent de les utiliser avec précautions. « Le premier principe de la médecine est de ne pas nuire, rappelle Marylise Le Guénic, de la chambre d’agriculture de Bretagne. Cela sous-entend de bien connaître la composition des produits administrés, leurs effets secondaires, et leur risque de toxicité. » Plus un produit peut se révéler efficace, plus il peut aussi se révéler potentiellement toxique. « Tout ce qui est naturel n’est pas forcément bon ! Il serait simpliste de croire que les freins réglementaires actuels sont uniquement liés à des intérêts mercantiles. »