Comment les constructeurs sécurisent les robots d'alimentation ?
L’installation d’un robot d’alimentation dans une exploitation agricole soulève de multiples questions sur le plan de la sécurité. En l’absence de norme propre à ces automates, les constructeurs sécurisent leurs matériels en se référant notamment à la directive Machines.
L’installation d’un robot d’alimentation dans une exploitation agricole soulève de multiples questions sur le plan de la sécurité. En l’absence de norme propre à ces automates, les constructeurs sécurisent leurs matériels en se référant notamment à la directive Machines.
Contrairement aux robots fonctionnant dans les usines sur des aires protégées, les automates d’alimentation se déplacent à l’air libre dans les élevages et restent des machines potentiellement dangereuses. Ces matériels existent, certes, depuis plus de vingt ans, mais ils ne font pas encore l’objet d’une réglementation spécifique relative à la sécurité. Toutefois, les instances européennes y travaillent et une norme est en développement sous la référence ISO/CD 3991 Agricultural machinery - Robotic feed systems – Safety. En attendant sa finalisation, les constructeurs sont appelés à mettre en œuvre des dispositifs en accord avec la directive Machines, complétée parfois par des normes plus précises, à l’instar de la NF EN 703 abordant la sécurité des désileuses chargeuses, mélangeuses et/ou hacheuses et distributrices.
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L’utilisateur doit respecter les instructions
« Chaque fabricant a l’obligation d’effectuer une analyse […] des risques engendrés par la machine, non seulement ceux liés aux conditions normales d’utilisation de la machine mais aussi ceux résultant de conditions anormales prévisibles ; il doit ensuite prendre en compte cette analyse dans la conception de la machine […] De son côté, l’utilisateur doit respecter les instructions données dans la notice que lui communique le constructeur [...] », rappelle le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. Pour satisfaire à ces exigences, les fabricants équipent leurs automates de différents dispositifs de sécurité : boutons d’arrêt d’urgence, bordures sensibles stoppant l’avancement du wagon distributeur en cas d’obstacle, capteurs de proximité ou encore lasers surveillant la zone d’évolution. Ils apposent aussi de multiples autocollants d’alerte ou de préconisation sur le matériel et aux endroits dangereux.
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Une zone sacralisée durant le désilage
Les robots de distribution les plus courants sont alimentés par une cuisine généralement sécurisée par des fils électriques ou des grilles. La mélangeuse automotrice Aura de Kuhn marque une nouvelle étape dans la robotisation en embarquant une fraise de désilage pour se servir directement au silo. Ce rotor expose à davantage de risques, que le constructeur français, aidé d’un organisme d’audit indépendant, a recensés et intégrés dans le développement de son automate. En pratique, la phase de désilage s’opère au sein d’une zone sacralisée virtuelle, définie par les capteurs de présence embarqués sur Aura. « La mise en route de la fraise est très sécurisée. Elle n’a lieu qu’après plusieurs contrôles et est stoppée dès qu’une personne ou un objet en mouvement est détecté à proximité, précise Mickael Peterschmitt, responsable du bureau d’études chez Kuhn-Audureau en Vendée. Si le désilage est interrompu de façon inopinée, l’agriculteur doit se déplacer pour relancer la mélangeuse autonome, afin qu’il visualise la cause de l’immobilisation. Les réarmements automatiques ne sont possibles que pour les actions jugées sans dangerosité par la machine. »
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La livraison du robot soumise à conditions
Les solutions de sécurité adoptées sur Aura demandent de la rigueur aux utilisateurs. Les bâches flottant au vent et les effaroucheurs d’oiseaux mobiles sont à proscrire du tas d’ensilage. Pour garantir le bon fonctionnement de son automate, Kuhn sélectionne des élevages compatibles en mettant en place un processus strict d’intégration du robot. Une première visite de sécurité, réalisée 90 jours avant la date de livraison, sert à établir la liste d’actions à mettre en place par l’éleveur (signalétique…). Une seconde à J-8 permet de valider la conformité de l’élevage par rapport aux recommandations émises par Kuhn, afin de donner le feu vert pour la livraison.