[Changement climatique] Le label Bas carbone validé pour les haies
Chiffrer le stockage du carbone par une gestion optimisée des haies et le valoriser sur le marché du carbone, c’est aujourd’hui théoriquement possible.
Chiffrer le stockage du carbone par une gestion optimisée des haies et le valoriser sur le marché du carbone, c’est aujourd’hui théoriquement possible.
La « méthodologie Haie » du label Bas carbone est validée depuis fin novembre 2020. Il s'agit du pendant, pour les haies, de la méthodologie Carbon agri qui, à partir des diagnostics Cap2’ER et des plans d’actions, permet de quantifier le carbone émis et capté en élevage laitier. Le label Bas carbone est le cadre national développé par le ministère de la Transition écologique pour valoriser les actions en faveur du climat. « C’est le stockage de carbone additionnel qui sera monnayable sur le marché du carbone en adoptant des modes de gestion adaptés », précise Samuel Le Port, conseiller agroforesterie des chambres d’agriculture de Bretagne. Sont donc potentiellement concernés les agriculteurs qui s’engagent dans la plantation de haies ou dans la réhabilitation de haies improductives.
Une méthode officielle pour évaluer les crédits carbone
Cette « méthodologie Haie » découle du projet Carbocage financé par l’Ademe de 2017 à 2020. Elle est basée sur un plan de gestion durable d’une durée de quinze ans. Ce document conçu dans le cadre de Carbocage permet de réaliser un inventaire des haies et d’identifier les modes de gestion permettant d’augmenter le stockage carbone. Par ailleurs, le projet Carbocage a permis d’expérimenter la mise en place d’un marché carbone local sur trois territoires pilotes dans le Maine-et-Loire, le Morbihan et la Sarthe.
Il reste aujourd’hui à définir le mode d’organisation pour mettre en relation les porteurs de projets (agriculteurs ou groupes d’agriculteurs) et les entreprises souhaitant acheter des crédits carbone. Un premier contrat vient d’être signé en janvier entre un agriculteur mayennais et l’entreprise MBPack par l’intermédiaire de l’association Solenat. Celle-ci a été mise en place par la chambre régionale d’agriculture, la FRSEA et JA des Pays de la Loire pour faire fonctionner le dispositif. L’entreprise spécialisée dans les emballages alimentaires compensera les émissions de gaz à effet de serre de ses véhicules. L’agriculteur entretient treize kilomètres de haies et s’engage à maintenir et améliorer son réseau bocager sur cinq ans renouvelables. Avec un contrat négocié à 80 euros par tonne equivalent CO2, il percevra 1 400 euros par an sur cinq ans pour le carbone additionnel stocké.