C’est la saison des bilans sanitaires
« Il y a maintenant plusieurs mois que je ne pose plus aux éleveurs de ma contrée la question : « Que puis-je faire pour toi ? ». Je ne la pose plus par crainte de leur réponse du genre : « Majore nos prix, minore les tiens et arrange-nous la météo ! » Pour la météo, je n’ai pas mon mot à dire, mais pour le reste, à force, j’ai une petite idée car des marges de progrès, j’en vois encore quelques unes dans le domaine sanitaire.
J’en rencontre un peu du côté des frais lorsque je jette un oeil dans la pharmacie ou que je discute des protocoles de traitements pour les actualiser, bien souvent pour les simplifier. Il y a parfois des traitements compliqués, parfois des vaccinations peu adaptées et des protocoles antiparasitaires des adultes ou des jeunes à reconsidérer. La crise a cela de bon qu’elle nous contraint à revoir les routines.
UN TIERS DE FRAIS POUR DEUX TIERS DE PERTES !
Des marges de progrès, je continue à en voir du côté des manques à gagner. Ils constituent globalement les deux tiers de l’impact économique des troubles de santé et sont rarement à la vue des comptables. Là se cachent des morts qu’on aurait pu éviter, la fièvre de lait qui a finalement mal tourné, la mammite mal évaluée, les veaux morts de ne pas avoir consommé assez de colostrum…
Là se cachent les cellules et les pénalités pour défaut de qualité du lait, un surcroît de réformes subies, la gestion incontrôlée de la reproduction et autres retards de croissance au sevrage ou au pâturage.
Une analyse succincte à partir du recueil de données et un chiffrage des pertes donnent quelques idées des marges de progrès possibles. La discussion entamée lors du bilan sanitaire n’est jamais stérile si, devant une situation dégradée, elle se prolonge par une visite spécialisée et quelques changements qui permettent de redresser la barre et aboutissent à une réduction des pertes. Voilà comment un bilan sanitaire devient un outil de progrès sanitaire et d’amélioration de la performance économique des élevages. »