Bientôt une rémunération pour le lait bas carbone
Les éleveurs vont pouvoir être rétribués pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, en s’engageant dans des contrats sur cinq ans.
Les éleveurs vont pouvoir être rétribués pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, en s’engageant dans des contrats sur cinq ans.
La méthodologie de calcul des crédits carbone mise au point par l’Institut de l’élevage et les interprofessions lait et viande, nommée Carbon Agri, est conforme au label bas carbone. Elle devrait être très prochainement reconnue par le ministère de la Transition écologique. Cette labellisation ouvre la voie à une rémunération des éleveurs pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre à compter de 2022. Dès cet automne, les éleveurs pourront faire certifier des projets de réduction de l’impact carbone de leur exploitation. Le principe est simple : ils émettront des crédits carbone qu’ils vendront à des entreprises ou collectivités désireuses de compenser leurs émissions. La Poste, la ville de Paris, certains conseils généraux et diverses entreprises ont déjà fait part de leur intérêt pour la démarche.
Coup de pouce financier, plus qu'une manne
La filière se base sur l’outil de diagnostic environnemental Cap’2ER. « Sur une ferme laitière moyenne, une réduction de l’empreinte carbone de 14 % conduira à économiser 350 à 400 t de CO2 sur cinq ans », illustre Jean-Baptiste Dollé, de l’Institut de l’élevage. La valorisation sera négociée entre les éleveurs et les acheteurs potentiels. « Sur les marchés internationaux, le prix de la tonne de CO2 tourne autour de 10 à 15 euros. Soit une recette de 4 000 à 5 000 euros pour un éleveur sur cinq ans. Nous espérons que la prise en compte de cobénéfices environnementaux (biodiversité, etc.) permettra de monnayer la tonne de CO2 autour de 20 euros. » L’association Carbon Agri a été créée en avril dernier à l’initiative des fédérations d’éleveurs de ruminants. Elle portera des projets collectifs de plusieurs centaines d’exploitations pour optimiser les moyens humains et financiers. Et prévoit de déposer trois projets rassemblant 500 fermes chacun d’ici la fin du premier semestre 2020.