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« Avec la fourche à fond poussant, je suis sûr de bien tasser les silos »

La Cuma Des Trois Vallées, à La Hague dans la Manche, est équipée de trois fourches à éjection pour la confection des tas d’ensilage d’herbe et de maïs. Pour son chauffeur Timothée Dalmont, ce type d’outil est déterminant pour garantir le bon tassage des silos et la bonne conservation du fourrage.

À la Cuma Des Trois Vallées, localisée à La Hague dans le nord de la Manche, les fourches à ensilage à fond poussant, appelées aussi fourches à éjection, sont considérées comme les outils incontournables pour confectionner les silos d’herbe et de maïs. Sur les trois exemplaires de la coopérative, les deux modèles de 2,50 mètres de large sont utilisés par les adhérents à l’avant de leur tracteur, tandis que celui de 2,75 mètres est exclusivement attelé sur le relevage frontal du Massey Ferguson 8S de 225 chevaux de la Cuma, conduit par le salarié Timothée Dalmont. « L’ensemble tracteur et fourche à éjection réalise en moyenne 200 à 250 heures par an de tassage de maïs fourrage et une centaine d’heures à l’ensilage d’herbe, exclusivement dans des silos couloirs. La prestation était jusque-là facturée une cinquantaine d’euros par heure avec le tracteur de 180 chevaux, mais elle est appelée à augmenter en raison de l’arrivée d’un tracteur de 225 chevaux », précise le chauffeur.

L’ensilage réparti uniformément sur le tas

« Lorsque je confectionne un silo, je suis systématiquement accompagné par un tracteur, doté d’un chargeur frontal ou d’une fourche à fond poussant, qui assure le tassage. Avec la fourche à éjection, je me charge principalement d’étaler le contenu des bennes en le répartissant sur toute la surface du silo, et ceci dès le début du chantier », indique-t-il. Ainsi, les couches d’ensilage d’herbe ou de maïs, de faible épaisseur, sont correctement tassées. De surcroît, les différences de qualité entre les parcelles se trouvent mélangées et les éleveurs sont ainsi assurés de distribuer toute l’année un ensilage dont les valeurs nutritives sont quasi uniformes.

Une meilleure traction sur le tas

Pour Timothée Dalmont, il est plus compliqué de bien étaler l’ensilage et de maîtriser l’épaisseur des couches avec une lame, qui reste pourtant l’outil fréquemment employé au maïs. « Avec la fourche à fond poussant de 2,75 mètres et le précédent tracteur de 180 chevaux que j’utilisais, j’ai constaté sur une corvée d’ensilage de maïs que mon débit de chantier était supérieur à celui de tracteurs de 250 chevaux équipés d’une lame frontale de 3,50 mètres », indique-t-il. Lorsqu’il reprend l’ensilage fraîchement benné, le chauffeur pousse avec la fourche comme avec une lame, puis déploie progressivement le tablier mobile pour éjecter la matière et la répartir sur la longueur du tas. « Contrairement à la lame, la fourche ramène du poids sur l’avant du tracteur et améliore sa traction. Elle permet par ailleurs de mieux gérer la répartition du fourrage en évitant la formation de buttes ou de trous sur le silo », apprécie-t-il.

Un tracteur bien lesté et des pneus surgonflés

Comme il accorde une grande importance à la qualité de confection des silos, Timothée Dalmont n’hésite pas à faire patienter les remorques lors de la vidange pour prendre le temps de tasser correctement. La réussite du tassage passe aussi par une bonne préparation du tracteur, un sujet que maîtrise bien le salarié de la Cuma. Sur le MF 8S.225, il ajoute une masse de 2,5 tonnes sur le relevage arrière. Il gonfle également les quatre pneus du tracteur entre 2,5 et 3 bars, afin qu’ils ne se déforment pas et compactent au maximum l’ensilage pour garantir une bonne conservation. « Les audits de silos effectués par quatre adhérents de la Cuma, pour qualifier la qualité de tassage, révèlent que les chantiers que je réalise avec mon ensemble figurent parmi les mieux notés », souligne-t-il.

L’indispensable troisième point hydraulique

Afin de gagner en efficacité, Timothée Dalmont a fait investir la Cuma dans un troisième point hydraulique pour atteler la fourche à éjection sur le relevage avant. « Cet accessoire permet de caver la fourche et de garder un maximum de matière pour lester l’ensemble et tasser plus efficacement. Il est aussi très utile en fin de chantier, car il permet de descendre du tas en marche avant, sans risquer de percuter la dalle avec les doigts. Il n’est d’ailleurs pas possible de sortir en marche arrière, car la fourche tape inévitablement dans le front du silo et le détasse », remarque-t-il.

En chiffres

Cuma Des Trois Vallées

28 adhérents

2 salariés à temps plein

3 tracteurs (225, 180 et 110 ch)

3 fourches à éjection (2 x 2,50 m et 2,75 m de large)

200 à 250 h/an facturés de tassage d’ensilage de maïs

100 h/an facturés de tassage d’ensilage d’herbe

15 m de large, 30 à 60 m de long et 4 à 4,50 m de haut pour la taille moyenne des silos

Bien voir et être vu

Tracteur Massey Ferguson MF 8S.225 équipé de la fourche à ensilage à fond poussant Alo Original Implements
© D. Laisney

Pour se rendre sur les chantiers d’ensilage, Timothée Dalmont, salarié de la Cuma Des Trois Vallées dans la Manche, emprunte des petites routes sinueuses avec le tracteur et la fourche à ensilage de 2,75 m de large attelée sur le relevage avant. Pour sécuriser les trajets et être bien vu des autres usagers, il a développé des supports amovibles dotés d’un feu de gabarit et d’une bande réfléchissante rouge et blanche, qui s’emboîtent dans les doigts latéraux. Il a aussi adapté des feux de travail qui surplombent la fourche et sont, selon lui, indispensables pour travailler la nuit. « Comme le tablier mobile de la fourche Alo est de couleur jaune, les phares du tracteur reflètent dedans et m’éblouissent, précise le chauffeur. Je ne travaille alors qu’avec les feux que j’ai ajoutés. À noter que je ne rencontre pas cette gêne avec les deux autres fourches de la Cuma, dont la couleur est plus sombre. » Le montage soigné utilise pour l’alimentation électrique des prises deux plots bien intégrées et protégées par les supports des vérins du tablier mobile.

Attention à la puissance du relevage avant

Tracteur Fendt 718 Vario de la Cuma des trois Vallées de la Hague dans la Manche au tassage de silo de maïs avec fourche à éjection Lenormand
Le relevage avant des tracteurs doit être suffisamment costaud pour soulever les fourches à fond poussant de conception lourde remplies d’ensilage. © Lenormand Constructeur

S’il ne rencontre pas de souci pour soulever la fourche à fond poussant avec le MF8S.225, voire avec le précédent Fendt 718 Vario, Timothée Dalmont met en garde sur la puissance des relevages avant. Certains des adhérents rencontrent en effet des difficultés avec leur tracteur qui n’arrivent pas à relever la fourche pleine d’ensilage. « Les relevages affichant des capacités d’environ 2,5 t ne sont pas adaptés pour atteler une fourche à éjection. Nous l’observons surtout avec le modèle prototype de Lenormand Constructeur qui ne mesure que 2,50 m, mais dont la conception très robuste le rend peu compatible avec les tracteurs de 150 ch », remarque le salarié de la Cuma.

La forme et le nombre de doigts sur la fourche sont importants

Doigts de fourche à fond poussant Lenormand Constructeur
La présence de gros doigts peu espacés peut nuire à la pénétration de la fourche à fond poussant dans l’ensilage d’herbe. © D. Laisney

Les trois fourches à éjection de la Cuma Des Trois Vallées ne possèdent pas les mêmes nombres et formes de doigts. Si, à l’ensilage de maïs, ces différences ne se ressentent pas sur le comportement, il n’en est pas de même à l’herbe. En effet, les dents fines à l’extrémité en forme de spatule des fourches Alo et Desvoys affichent de meilleures performances, car elles pénètrent mieux dans le fourrage aux brins plus longs. La limite est peut-être leur longévité, car leur remplacement intervient en moyenne toutes les 1 000 heures. « Les gros doigts ronds et pointus du modèle prototype Lenormand constructeur présentent, eux, l’avantage d’être robustes. En revanche, comme ils sont moins espacés que ceux des autres fourches, ils rencontrent, du fait de leur diamètre plus important, des difficultés à rentrer dans l’ensilage d’herbe. La solution serait d’en enlever un sur deux, mais leur emmanchement dans des tubes ronds rend leur démontage très difficile, voire impossible en raison de la corrosion », constate Timothée Dalmont, chauffeur de la Cuma.

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