Auge double ou pousse-fourrage
Auge double ou pousse-fourrage - Auge double ou pousse-fourrage - Auge double ou pousse-fourrage - LE LIBRE-SERVICE EN STABULATION POUR RÉDUIRE L’ASTREINTE
Désiler une fois par semaine et appuyer ensuite sur un bouton
pour approcher le fourrage aux animaux, voilà ce que permettent
les systèmes d’auges doubles libre-service et pousse-fourrage.
Alors que les troupeaux grossissent, la main-d’oeuvre présente sur les élevages tend à se raréfier. Parallèlement, les attentes en termes de qualité de vie et de réduction du temps de travail se font de plus en plus pressantes.
PLUS RÉPANDUS AUX PAYS-BAS
Les éleveurs affichent davantage leur volonté de réduire le travail d’astreinte et de pouvoir se faire remplacer facilement. Les tâches liées à l’alimentation représentent près d’un tiers du travail d’astreinte journalier en élevage laitier. Le recours au libre-service en stabulation avec une désileuse à cubes est sans doute un moyen de réduire cette astreinte. Alors faut-il enterrer définitivement le bon vieux libre-service au silo ? Sans doute pas, du moins pour les élevages qui sont déjà dans ce système et qui doivent se mettre aux normes prochainement.
La validation de nouveaux procédés de traitement des effluents peu chargés dans le cadre du PMPOA2 permet des aménagements à moindres frais en maintenant un libre service extérieur. Deux systèmes de libre-service à l’étable existent sur le marché : l’auge double et le pousse-fourrage. « Ces systèmes ont commencé à être installés en France seulement à la fin des années 90 », commente Jacques Lehec, responsable commercial de Cow House pour la France. Ils sont beaucoup plus répandus aux Pays- Bas notamment, où ils existent depuis le milieu des années 80. Le principe des deux systèmes diffère totalement.Avec l’auge double, ce sont deux panneaux qui avancent progressivement vers les cubes d’ensilage.
À l’inverse, le pousse-fourrage rapproche l’ensilage des animaux. Ces équipements sont entraînés par des moteurs électriques. Alors comment choisir entre les deux systèmes? L’auge double s’installe préférentiellement dans les bâtiments neufs ou dans des bâtiments existants qui le permettent. Le pousse-fourrage est souvent privilégié quand il s’agit de l’aménagement de l’existant. Il s’adapte sur un couloir d’alimentation déjà présent. Étant donné les très fortes augmentations de prix sur l’inox et le métal en général, les constructeurs hésitent à annoncer des tarifs. La fourchette se situe entre 800 et 1 300 euros la place. Les dimensions standards sont des modules de trois mètres.
UN SEUL CÔTÉ AVEC LES POUSSE-FOURRAGE
Le ratio recommandé varie entre 2,5 et 3,5 vaches par place. « Nous recommandons plutôt 2,5 vaches et de ne pas dépasser le seuil de trois vaches par place pour éviter une concurrence entre animaux », commente Pierre Baudin, directeur de Geoffroy SA. Chez Cow House, les recommandations diffèrent selon l’équipement. « Pour un Easy- Food, nous recommandons 2,5 vaches par place, mais pour un Mobimax, il faut augmenter pour accélérer la consommation et prévoir une distribution tous les cinq jours pour éviter les échauffements », recommande Jacques Lehec. C’est sans doute le point faible du pousse-fourrage par rapport à l’auge double, les cubes ne sont consommés que d’un côté, ce qui peut entraîner des pertes en cas de mauvaise conservation ou de températures élevées. « Néanmoins, nous avons plusieurs clients qui ne désilent que tous les dix jours avec ce système, sans souci particulier. »
COLLER LES CUBES
L’utilisation du pousse-fourrage ou de l’auge double est on ne peut plus simple. Une simple pression sur un bouton fait avancer le tablier pousseur ou les cornadis. Pour les auges doubles, il n’y a aucune souillure de la zone d’alimentation, un tapis en caoutchouc se déroule au fur et à mesure de l’avancement sous les pieds des animaux.
Il convient de coller les cubes les uns aux autres dans le couloir d’alimentation. Si l’on ne respecte pas cette règle, du fourrage risque de tomber entre les cubes et de provoquer des fermentations. On peut aussi bien distribuer de l’ensilage de maïs ou d’herbe. « Certains éleveurs utilisent aussi ces systèmes pour distribuer de l’enrubanné, voire même de l’affouragement en vert. » Les auges doubles peuvent êtres livrées avec des cornadis autobloquants, avec de simples barres obliques ou des festons. « Nous ne recommandons pas de mettre des cornadis autobloquants, la zone d’alimentation ne doit pas être une zone de contention », estime Jacques Lehec. Hormis l’aspect travail et simplicité d’utilisation, les auges doubles libre-service nécessitent aussi moins de surface dans le bâtiment. Un point supplémentaire en faveur de ces équipements, dans un contexte de coûts de construction élevés.