Attention aux carences en potasse sur prairies !
Une prairie sur deux a un déficit en potasse, tel est le constat d’une récente enquête d’Avenir Conseil Elevage dans le Nord.
Une prairie sur deux a un déficit en potasse, tel est le constat d’une récente enquête d’Avenir Conseil Elevage dans le Nord.
Dans l’Avesnois, une étude réalisée par Avenir Conseil Elevage au cours du printemps 2019, sur 150 parcelles, montre que la moitié des prairies de plus de deux ans souffre d’un déficit en potasse, ce qui limite certainement les rendements. « Pourtant la moitié de ces parcelles avait reçu des effluents d’élevage, précise Xavier Boivin, du service fourrages de l’Ecel. A l’inverse, dans la majorité des cas, l’indice phosphore est satisfaisant. » Ce constat n’est pas isolé. En Lorraine notamment, le groupe Herbe et Prairie a suivi 121 parcelles de 2014 à 2016, et les indices de nutrition avaient révélé 60 % des prairies carencées en potasse et 30 % en phosphore.
Risque de dégradation du rendement et de la flore
Les besoins en phosphore et potasse d’une prairie permanente dépendent directement de son mode d’exploitation. Les prairies à fort besoin phospho-potassique correspondent à celles exploitées en fauches multiples ou en fauche précoce suivie de pâture.
« L’analyse de terre ne permet pas d’avoir une vision juste des réserves de phosphore et potassium des prairies longue durée. Pour déterminer au plus juste les besoins, il faut effectuer une analyse de l’herbe au printemps, indique le conseiller. Elle rend compte non seulement de la disponibilité de ces éléments dans le sol mais également de l’aptitude de la plante à les prélever. »
Concrètement, cette analyse peut être réalisée sur prairies permanentes ou sur prairies temporaires implantées depuis au moins deux ans (quand le système racinaire est installé). Cet outil de pilotage des fertilisations phosphatée et potassique des prairies coûte 35-40 €. Pour être fiable, le prélèvement de feuilles doit être fait sur 25 à 30 points dans une zone représentative de la parcelle, en coupant l’herbe à environ 5 cm et en retirant les légumineuses. Il est à réaliser en pleine pousse, avant la première exploitation.
Le saviez-vous ?
Dans la plante, le potassium favorise la synthèse des glucides et leur transport vers les organes de réserve. Il participe aussi aux transferts d'eau et à la fabricatin des protéines. Il favorise également la résistance à la sécheresse, aux gelées…